Sujet: Re: PBP 2023 : au départ puis sur la route et enfin ... ARRIVES Dim 27 Aoû 2023, 15:05
veloblan a écrit:
Il est beau le Nico
Wouahhh ! Sympa la photo. Suis bien rentré à Nyons, en tout cas régalé avec ce PBP. Un peu de repos maintenant, Fuligule ne la ramène pas trop en ce moment, elle récupère aussi. Mais c'est un vélo plus sécurisant que la Cigogne (Metabike). Merci à vous tous au ravito, heureusement que l'on vous avait, vous nous avez gâté. J'ai roulé un bon moment avec Tijojo, Puis John l'américain et Andréas l'Allemand. Thomas, tu pourras me faire passer les contacts. Je les mettrait dans mes contacts pour les Pitchoun de Nyons.
Pour Papy Volant, je ne sais pas, juste arrivé en 84h09, si mes calculs sont justes parti dim à 17h15 - arr jeudi à 5h24
Tschüss Nicolas
H-vélix **
Messages : 123 Âge : 66 Localisation : Les Molières 91 VPH : TROYTEC TT - M5 LR - MILAN SL Date d'inscription : 07/09/2009
Sujet: Re: PBP 2023 : au départ puis sur la route et enfin ... ARRIVES Lun 28 Aoû 2023, 10:56
Bonjour à tous,
Après quelques jours de repos je me sens capable de vous narrer ce que j’ai retenu de ma première expérience sur le PBP. Compte tenu des températures prévues, j’ai choisi de rouler sans le toit, donc avec un casque. A noter que le gilet réfléchissant est également exigé lors du contrôle de départ, même pour les vélomobilistes.
Ma puce n’ayant pas été détectée au départ, le suivi en ligne de l’organisateur n’était pas disponible. Sylvie, qui me suivait via le partage de position de Google a pu communiquer périodiquement ma progression au forum.
Le groupe de départ F réservé aux vélos spéciaux comportait une majorité de vélos couchés à 2 roues, quelques trikes, quelques Brompton, une dizaine de tandems, une triplette, environ 35 vélomobiles et quelques modèles très particuliers (tricycles droits à roues de 700, fatbike, vélo cargo, trike tadpole pendulaire, vélo sans selle, vélos en bois).
A Nogent-le-Roi, petit arrêt sur le traditionnel et sympathique Stand 28 organisé par Papy Volant où officient un drone et son pilote.
Premier ravitaillement à Mortagne atteint à la tombée du jour puis premier point de contrôle à Villaines-la-Juhel vers 2h30. Sur ces secteurs, les routes sont plutôt roulantes. A la sortie de Villaines je décide de dormir dans le VM, habillé d’une veste à capuche et d’un pantalon chauds, de bouchons d’oreille et d’un masque pour les yeux. L’inconfort de la position dans le VM permet d’être certain de ne pas faire une nuit exagérément longue. Après 3h de sommeil, pour 4h d’arrêt au total, je repars, au petit jour, vers Fougères.
La forme est plutôt bonne et je parviens à Tinténiac en avance sur mon tableau de marche. Au relai de l’AFV, c’est Nono qui m’accueille à l’entrée du camping des Peupliers. Toute l’équipe est aux petits soins. Je me restaure et prend une douche. En plein après-midi, c’est vraiment appréciable. J’en profite même pour laver mon maillot et mon cuissard.
A partir de Tinténiac, le relief est plus difficile et la moyenne s’en ressent. Je décide de faire une seconde pause sommeil à Carhaix, toujours dans le VM et je reste dans le parc à vélos afin de pouvoir prendre un petit déjeuner sur place avant de repartir. Je n’ai pas pu prendre plus de 2h de sommeil.
L’étape de Carhaix à Brest nous fait passer par le paysage grandiose des Monts d’Arrée, via le col de Trévézel qui culmine à 344 m puis la très longue descente vers Sizun. A la sortie de Landerneau, j’aborde une montée brutale, talonné à quelques mètres par un poids lourd. J’ai l’impression d’être une gêne pour le mastodonte, aussi, dans le but de gravir la côte un peu plus vite que je ne l’aurais fait normalement, je change de vitesse et, simultanément, je donne une furieuse poussée sur les pédales. Un bruit énorme se fait entendre, amplifié par la résonance de la coque de carbone. Les pédales tournent dans le vide et je pense immédiatement à une rupture de chaîne. Je serre les freins pour ne pas m’empaler en marche arrière sur le monstre rugissant qui ne semble pas apprécier la situation comme l’indique son coup de klaxon. Je descends et entreprend de hisser le Milan sur le trottoir. Une fois au calme, j’ouvre les trappes et recherche les morceaux de chaînes. A mon grand soulagement il ne s’agit que d’un saut de chaîne.
Je pointe au contrôle de Brest à 12h15 soit 43 h après le départ. A mi-parcours, j’ai donc consommé quasiment la moitié du délai. Sachant que le retour est plus difficile que l’aller et que la fatigue commence à se faire sentir, je juge que ma situation est dorénavant critique. Je décide donc de réduire au minimum les temps morts (prises de vidéo, discussions avec les curieux attirés par le VM, file d’attente pour les repas…).
Le parcours nous fait d’abord longer la magnifique plage du Moulin Blanc sous le soleil (pas pris le temps de m’arrêter) puis admirer la rade de Brest du haut du pont Albert Louppe réservé aux cycles et aux piétons. L’étape de Brest à Carhaix se révèle aussi difficile que prévu : Une succession ininterrompue de côtes, agrémentées de quelques rampes à 10%. 1300 m de D+ pour une distance de 93 km.
Sans perdre de temps au contrôle de Carhaix, j’enchaine jusqu’à Loudéac puis La Chèze (km 780 à 0h15) où je décide de dormir sur l’aire de pique-nique sur laquelle scintillent les couvertures de survie de quelques concurrents allongés dans l’herbe. Après 4 h de sommeil et un petit déjeuner avec mes vivres achetées au Biocoop de Loudéac, je repars, avant l’aube vers Tinténiac.
Au relai AFV, je rencontre Discoveur700 et Freyot en train de se restaurer dans une joyeuse ambiance. Ravitaillé, je reprends la route, sans prendre de douche pour gagner un temps devenu précieux. Merci à la sympathique équipe de l’AFV pour son dévouement et sa bonne humeur pour accueillir les couchistes de jour comme de nuit. C’est vraiment très appréciable et idéalement placé sur le parcours. En repartant de Tinténiac, mon intention est de rouler sans dormir jusqu’à l’arrivée, aidé en cela par Sylvie qui organise mes ravitaillements sur le bord de la route afin de m’éviter les files d’attente.
Tout au long du parcours, dans chaque traversée de village, nous sommes accueillis par un public chaleureux, de jour comme de nuit, des enfants enthousiastes, des applaudissement et des encouragements de toutes parts. L’accueil au contrôle de Villaines-la-Juhel (km 1000) est vraiment exceptionnel, une ambiance indescriptible, c’est presque émouvant.
J’arrive à Mortagne vers 23h, le manque de sommeil est de plus en plus difficile à supporter. Au km 1120 à 2h30, si proche du but, par prudence n’ayant plus les yeux en face des trous je décide de m’arrêter pour dormir 2h. Le jour se lève lorsque je passe à Dreux, dernier contrôle situé à 45 km de l’arrivée. Enfin, la Bergerie Nationale de Rambouillet est atteinte à 9h20, soit 88 heures après le départ. Une première participation réussie et de l’expérience engrangée pour une éventuelle récidive.
Résumé en quelques données numériques : - Temps total : 88 h - Temps roulé : 55 h 30 - Temps de sommeil : 11 h - Temps non roulé, éveillé : 21 h 30 - Vitesse moyenne roulée : 21,7 km/h
Sujet: Re: PBP 2023 : au départ puis sur la route et enfin ... ARRIVES Lun 28 Aoû 2023, 11:53
merci H-velix en fait Michel pour ce recit et les chiffres!! mais tu écris :"non roulé et éveillé:21.30 heures" ..tu faisais quoi? c'est environ 37 % du temps total alors que deux autres finishers ont passé que ..32 et 34 % du temps total.. à "pas pédaler" il serait interessant d'avoir les mêmes détails des autres participants et ton avis sur le VM..:performances..confort..sécurité etc merci Papy volant
La globule Posteur de bronze
Messages : 310 Âge : 62 Localisation : Trégor bzh VPH : ex DF54, QV+ 321 Date d'inscription : 11/07/2022
Sujet: Re: PBP 2023 : au départ puis sur la route et enfin ... ARRIVES Lun 28 Aoû 2023, 13:23
Merci Michel pour le partage de cette aventure. On s'y croirait. La rupture de transmission en pleine montée avec le camion qui te colle aux fesses : "Brrrr... ! ". J'en ai froid dans le dos.
Pat16 Accro du forum
Messages : 5994 Âge : 69 Localisation : Charente VPH : CATRIKE 700 (remplacé par un Azub Ti-fly, motorisé par Bafang pédalier)LEIBA X-Stream assisté moteur roue réducté Milan SL MK2 N°007 (jusqu'en Octobre 2020) et maintenant Milan SL carbone MK6 Date d'inscription : 20/10/2011
Sujet: Re: PBP 2023 : au départ puis sur la route et enfin ... ARRIVES Lun 28 Aoû 2023, 13:52
Merci à toi aussi pour ton super récit 🤩 et félicitations.
Sujet: Re: PBP 2023 : au départ puis sur la route et enfin ... ARRIVES Lun 28 Aoû 2023, 16:56
Salut à tous,
A mon tour, je vous livre mon récit et la façon dont j'ai vécu cette magnifique épreuve :
Départ 17.15 Dimanche 20 aout de Rambouillet. Contrôle, Sas d’attente de la vague F, enfin c’est le départ ! Depuis le temps que l’on attendait ça. L’ambiance est festive, on ne se douterait pas de ce que l’on va affronter dans les heures à venir…Je me suis fixé de rouler au cardio et non pas à la moyenne, histoire de ne pas me griller au démarrage. Il fait assez chaud pour ces premiers kilomètres, je ne regrette pas mon toit d’été sur le DF, que j’ai scotché de blanc pour qu’il absorbe le moins possible la chaleur du soleil. J’appréhende depuis plusieurs jours cette chaleur car je sais que dans mon caisson je vais surchauffer, et dégrader mes performances.
Je charbonne la nuit, les descentes s’enchainent à vive allure pour doubler un max de VD et j’essaie de ne pas trop me faire reprendre dans les côtes. Ils sont très nombreux les VD à encombrer la chaussée de droite, souvent il ne me reste que la ligne médiane pour me réfugier si quelqu’un vient en face, mais je ne vais pas freiner à chaque fois non plus ! Quand j’ai la chaussée de gauche dispo, je l’emprunte comme un couloir de dépassement ou je suis sûr de ne pas les gêner. Malheureusement vers 4h du matin, je ne pourrai pas situer l’endroit, dans une énième dévallade à 70kmh, surgit un ilot central non balisé (pas de peinture en amont, pas de panneau, aucun signe de sa présence). Il est constitué de petits pavés granit gris de 3/4cm d’épaisseur avec un léger chanfrein ; le bruit dans le VM est terrible, ma batterie Lupine est éjectée de son support, je suis persuadé d’avoir abimé quelque chose, au moins un pneu ou un rayon ou la jante…je m’arrête quelques dizaines de mètres plus loin, rien…incroyable. C’est un avertissement mais je peste aussi contre un aménagement non conforme, je sais de quoi je parle je travaille dans le domaine…pas le temps de s’appesantir, je poursuis.
Au petit jour je suis à Fougères, je n’ai pas trop mal roulé, malgré tout la première nuit blanche m’a couté pas mal en énergie, je ne pensais pas avoir autant de relief avant Loudéac, petite sieste de 20 minutes et je repars. Le soleil se lève et à midi c’est le cagnard. On m’attend à Loudéac, j’ai une chambre chez une amie ou je retrouve ma famille, je pourrai faire une douche, manger et me coucher, en théorie. Après avoir pointé je rejoins le spot de repos : douche repas et dodo. La chambre ou je dors est surchauffée, pas aérée, je surchauffe et me liquéfie minutes après minutes, j’ai pris un coup de chaud à midi c’est sûr. J’ai mal partout, le sommeil ne vient pas, je tourne je vire, j’appelle Denis le copain vélomobiliste du Finistère pour lui faire part de mon désarroi face à cette chaleur, aggravée par le fait d’être enfermé dans le vélomobile. Après avoir raccroché, toujours dans mes délires, transpirant et suant, j’appelle ma femme et mes enfants dans la chambre : je vais abandonner ! Ça fait l’effet d’une bombe, depuis le temps que je les cuisinais avec le PBP, des mois et des mois, et voila le daron qui craque complet…ils me regardaient tous les 3, je ne savais plus ou me mettre, quelle situation. Mais ils me connaissent bien aussi, suffit de trouver un bon argument pour repartir et ils l’ont trouvé : « tu ne vas quand même pas t’arrêter à Loudéac, va au moins jusqu’à Brest, on ira te chercher avec le fourgon, et au moins tu pourras dire que tu as fait le « Paris Brest » comme ils disent ceux qui ne connaissent pas trop…vendu, c’est une bonne idée, je vais à Brest. Je remonte dans le vélo vers 18h, les pleins sont faits, on rallume les moteurs. J’arrive à Carhaix sans trop d’encombres. Et la surprise ! Mon copain Ronan, ami de Denis, est présent au point de contrôle, il est avec son vélomobile, tiens comment ça se fait, il n’a pas pu participer au PBP pour une mauvaise déchirure en plein BRM 600 il y a deux mois. J’arrive à sa hauteur et il me dit : « tu me suis jusqu’à Brest et s’il faut je te ramène à Carhaix » ! Incroyable ! En pleine nuit ce pote sorti de nulle part, qui devient mon berger, mon st Bernard, mon sauveteur de l’âme…Denis avait dû lui dire en deux mots notre conversation téléphonique ou moment ou je perdais les pédales dans la chambre à Loudéac, il fallait ramener la brebis égarée sur la bonne route. Je ne leur serais jamais assez reconnaissant, au moins autant qu’à ma petite famille, de m’avoir ramené à la raison et remis le pied à l’étrier du PBP, car il y a eu un avant et un après dans ma tête. Ronan m’a souhaité bonne chance à l’entrée de Brest au moment ou on a rattrapé Phillipe un autre copain VMiste, j’étais entre de bonnes mains.
Il est dans les 6h du mat. On repart aussi sec, avec, après le pont Albret Louppe, une furieuse envie de dormir Phillipe et moi. On se trouve une entrée de lotissement en construction, petite sieste de 20 minutes avant d’attaquer les raidards de Pleyben. A ce moment ça me fait 40 minutes de sieste pour deux nuits blanches. Puis Carhaix, les copains vmistes du Trégor sont la avec Ronan pour m'encourager! Trop cool, on déjeune ensemble, toujours le moral au beau fixe, on ne le serait moins avec toute cette présence! On repart vers Gouarec, et oui Gouarec, étape importante pour moi car mon fils de 15 ans me rejoint et m’accompagne avec son vélo pour les 50km jusqu’à Loudéac, ça aussi ca regonfle le moral à bloc.
De retour dans la chambre de la veille, douché restauré, sans le coup de chaud dans la caboche, il est 20h. Je ferme les yeux, direction les profondeurs abyssales avec un réveil calé à 23.45, j’ouvre l’œil à 23.44. On est dans le match, je monte dans le vélo, rallumage des moteurs, je suis regonflé ça va barder ! L’antenne de Bécherelle dans les vapeurs nocturnes, c’était magique, enfin surtout la descente qui s’en est suivie, un toboggan de plusieurs kilomètres avalés goulument, poursuivi par une voiture qui s’arrête à l’entrée de Tinténiac pour me filmer. Il vient me voir au contrôle, je le connais en fait, c’est Fred qui fait l’assistance de deux VD, on avait chaudement discuté avant le départ au sujet des VM, il était très intéressé, ma démonstration dans la descente l’a convaincu j’ai l’impression !
Fougères vers 6h du mat, je retrouve Philippe et Stéphane, mes amis vmistes. Stéphane est dépité, il a eu un problème de transmission à Fougère la veille au soir, il attend depuis 19h, adieu son chrono, mais si on arrive à le dépanner il finit dans les temps. On trouve la solution, un mécano pro vient d’arriver, il met en œuvre la solution et c’est reparti, on ne regarde plus trop la montre et nos chronos persos, l’important est que le copain reprenne la route.
Nouveau coup de chaud à Villaines la Juhel. Je stoppe vers 13.00 pour manger et me reposer, j’ai distancé Philippe et Stéphane, je vais les attendre, je suis large pour l’arrivée demain. Vu la chaleur et ses effets sur mes performances et ma capacité à réfléchir, je préfère éviter la surchauffe de lundi à Loudéac. On repart vers16h mais très vite Philippe et Stéphane réclament une sieste, ça sera au bord de la route dans le fossé cette fois, pas trop envie de dormir perso mais j’ai dit que l’on restait groupé jusqu’à la fin donc on joue collectif. Mon tour viendra ou je serai bien content d’être à leur coté ! Les derniers kilomètres avant Mortagne au Perche sont saignants, j’ai mal aux genoux dans les côtes, et j’ai beaucoup donné dans la chaleur, je ne suis plus très frais.
A Mortagne, on se restaure et on se fait une sieste d’une demi-heure, ca fait du bien, la nuit tombe, la chaleur aussi. Encore 30km de bosses après Mortagne, et enfin le profil s’aplanit et ce sera comme ça jusqu’à la fin. Je perds mes deux compères, du coup au premier stand je m’arrête pour les attendre, au bout de 20 minutes ne les voyant pas, je poursuis tranquillement jusqu’à Dreux. Je les appelle, Stéphane a crevé d’où leur retard. Je fais une sieste pour les attendre, mais on se loupe, ils ne me réveillent pas à Dreux et poursuivent leur chemin, à 4h je repars. Je passe Nogent à mon tour sans les voir, ils s’étaient arrêtés une dernière fois avant l’arrivée pour dormir. Du coup, je finis seul le parcours, avec un pointage à Rambouillet à 6.31. Tellement heureux d’avoir réussi, malgré tous mes passages à vides, et toutes ces montagnes russes émotionnelles. 85h d’épreuve dont 6h grosso modo de repos…
En conclusion, la chaleur a été pour moi une forte contrainte, j’aurai rêvé avoir un trike ou low racer à la place de mon étuve à roulettes. Je pense sincèrement que j’aurai fait de meilleures performances, car je me suis retrouvé très éloigné des moyennes dont j’étais capable sur les BRM. Mais mis à part les considérations chronométriques et mon égo écorné, au vu de tout ce que j’ai pu vivre finalement dans le temps imparti, j’ai trouvé l’épreuve fabuleuse, l’organisation en béton, les bénévoles adorables et disponibles à tous moments, les rencontres entre randonneurs chaleureuses, le contact avec le public extraordinaire, et la relation avec les copains qui m’ont aidé de près ou de loin transcendée. Enfin, je remercie ma famille de m’avoir soutenue dans les moments pénibles et sur la durée depuis les premiers entrainements et autres brevets du début d’année 2023.
La globule Posteur de bronze
Messages : 310 Âge : 62 Localisation : Trégor bzh VPH : ex DF54, QV+ 321 Date d'inscription : 11/07/2022
Sujet: Re: PBP 2023 : au départ puis sur la route et enfin ... ARRIVES Lun 28 Aoû 2023, 17:46
Merci Nico pour ce super reportage. Décidément, les pbpistes ont un sens de la narration qui me laisse sans voix. Que dire après tout ça? Si le pbp reste une "randonnée", ça n'en est pas moins une "course" contre soi même. Quelles belles histoires de dépassement de soi.
Sujet: Re: PBP 2023 : au départ puis sur la route et enfin ... ARRIVES Lun 28 Aoû 2023, 18:59
Bravo et merci pour ces comptes rendu passionnant.
Balthazar Posteur d'argent
Messages : 372 Âge : 70 Localisation : aux confins de l'Indre et du Cher VPH : ICE VTX - HPV Scorpion fs 26 Date d'inscription : 19/09/2022
Sujet: Re: PBP 2023 : au départ puis sur la route et enfin ... ARRIVES Lun 28 Aoû 2023, 19:40
C'est toujours un plaisir de lire vos récits. Ça prend du temps à écrire, merci. J'imagine que ça vous permet aussi de vous remettre dedans et de revivre le voyage.
Zenedavtri Accro du forum
Messages : 7579 Âge : 66 Localisation : Finistère nord VPH : kett tour VAE, Quattrovélo N°9, Snoek 58, Quest XS carbon 118, DQ#5 Date d'inscription : 20/12/2010
Sujet: Re: PBP 2023 : au départ puis sur la route et enfin ... ARRIVES Lun 28 Aoû 2023, 20:11
Beau compte-rendu Nico. De mon passé de coureur à pied, je sais que mon pire ennemi était la chaleur, à vélo ou vélomobile on la sent moins mois elle est là et nous pompe de l’énergie. Alors que tu arrivais à Carhaix, j’étais déjà plus loin que Huelgoat avec Eva et Jos, Eva ayant un besoin urgent de dormir, on a fait le nécessaire pour une bonne sieste de 6 heures. Vous êtes sans doute passés à ce moment, j’entendais le bourdonnement des vélomobiles passant sur la route.
Pat16 Accro du forum
Messages : 5994 Âge : 69 Localisation : Charente VPH : CATRIKE 700 (remplacé par un Azub Ti-fly, motorisé par Bafang pédalier)LEIBA X-Stream assisté moteur roue réducté Milan SL MK2 N°007 (jusqu'en Octobre 2020) et maintenant Milan SL carbone MK6 Date d'inscription : 20/10/2011
Sujet: Re: PBP 2023 : au départ puis sur la route et enfin ... ARRIVES Lun 28 Aoû 2023, 21:43
Encore un super récit, merci, ça fait rêver, bravo pour ta détermination 🤩. Vous êtes vraiment très courageux.
Sujet: Re: PBP 2023 : au départ puis sur la route et enfin ... ARRIVES Lun 28 Aoû 2023, 22:08
Je m'y colle à mon tour! C'est un peu long, désolé...
Départ le lundi matin à 4h50 avec Peter_O, Phil 44, AdrienC et Philippe Descubes (entre autres).
Pour mon mon premier PBP, je commence par une presque chute au départ du fait du revêtement sablonneux, en faux plat montant et de nuit. En me rattrapant je force sur le tiller qui glisse sur son axe et n'est plus aligné avec la roue ! Obligation à défausser la chose à l'arrache, un petit de coup d'adrénaline ... heureusement, ce n'était pas la première fois, et je m'en suis sorti sans non plus me stresser outre mesure... départ avec 2 min de retard sur la meute de 20 vélos ( ) heureusement ralentie par la voiture pilote les premiers km!
Une fois cela passé, je vois un magnifique M5 HR carbone avec coffre équipé d'un drapeau portugais, j'engage donc la conversation, en pleine nuit avec le monsieur qui est tout surpris de voir quelqu'un lui parler en portugais en vélo couché! Il s'avère que c'est le responsable des randonneurs portugais. Je le retrouverai lors de dernier tronçon avant d'arriver à Brest, ce qui s'avèrera une compagnie très agréable!
Ensuite chacun prend son rythme, les vélomobiles partent à fond devant (à fond peut-être pas, mais bien plus vite que nous, et je me retrouve à suivre Philippe Descubes qui va bien vite avec son trike. Arrivés au rond point "Papy Volant" (qui n'est pas là au passage... ) petite pause pipi (en hommage diraient certains). A peine repartis, que la meute du SAS W (qui suit le nôtre) nous rattrape, plus de 100 cyclos, pleins phares de nuit dans le rétro, à plus de 30km/h en faux plat montant, c'est assez impressionnant. Je les laisse doubler, car je ne veux pas me mettre dans le rouge si tôt, et ce n'est pas une course. Cela dit, je vois que Phil44 a pris le train de cette meute, et on ne le reverra plus! Impressionnant!
Je continue tranquille, à mon rythme jusqu'à Mortagne (9h35) puis Villaines la Juhel (12h20). Je suis en avance sur mon planning, car j'avais prévu d'arriver à Villaines vers 15h00. Tant mieux. Jusque là c'est bien plat, il ne fait pas encore hyper chaud. Je repars vers fougères, que je rejoins à 16h30. Icii il y a déjà plus de dénivelé, je ressens un peu de fatigue. Je crains un peu pour la suite, mais jusque Tinténiac cela sera plus cool.
J'arrive à Tinténiac vers 20h00, mon épouse et mes enfants m'attendent au même camping que l'AFV. Tout d'abord, je remercie l'AFV pour cette excellente idée de camping, ma famille y a passé deux jours excellents (il y a un super parc aquatique pas loin), et les sanitaires y sont très propres (ce n'est pas toujours le cas aux contrôles, 6500 cyclos qui y passent deux fois en trois jours, pas facile de garder cela toujours hyper tip top). J'en profite pour me faire une beauté : douche, petit repas, et surtout sieste d'environ 1 heure, vraiment reposante (loin des ronfleurs, ah, ah, ah... ).
Je repars dans la nuit pour attendre le contrôle de Tinténiac à 22h30. Comme je suis encore "frais", je décide de continuer vers Loudéac que j'atteins à 2h42. Je n'aime pas rouler de nuit, en vélo couché, et avec mes éclairages à batterie qui limitent le flux lumineux à 50 lux, je ne suis pas dans de supers conditions. Les descentes où je prends plus de 50km/h se font sur les freins, c'est hyper frustrant. Je décide donc de dormir à Loudéac jusqu'à 5h00 du matin. Je dis "je décide"... je devrai plutôt dire j'émets le souhait! Car j'ai finalement mal dormi pour diverses raisons : ronfleurs, froid et les passages réguliers autour de mon lit de camp...
A 5h00, je repars vers Carhaix, avec le moral pas bien haut, un peu fatigué, un peu dans le froid à nouveau dans la nuit... mais dés le jour revenu, la chaleur aidant, le moral repart bien vite vers le haut, et j'atteins Carhaix à 9h20. Pause, bon petit déj et nous voilà partis vers un des gosses étapes : Brest! Finalement, cela n'était pas la pire : la montée vers le Roc'h Trevezel était plutôt douce, et puis j'ai retrouvé mon pote Portugais! On a discuté pendant 50km jusqu'à Brest, doublé plein de cyclos dans la longue descente vers Sizun. L'arrivée sur Brest était un peu pénible dans le circulation, mais la mi-chemin est atteinte à 14h30. Flashback : j'ai oublié de dire que depuis Loudéac j'ai une contracture au niveau du tibia gauche, qu'à Loudéac et Carhaix la sécurité civile m'a donné de la pommade anti-inflammatoire pour calmer la douleur. Je demande la même chose à Brest, mais point de pommade. En échange, j'ai droit à un vigoureux massage de la kiné présente au contrôle, massage qui fait mal, mais à la fin ça fait du bien... bref, je repars vers Carhaix vers 16h00, le moral assez haut!
Là, je m'y attendais un peu... mais pas autant ! étape qui tue : 1200m de dénivelé en 90km! succession de bosses, avec des petits coups de cul à 10%, heureusement amortis souvent par l'élan pris en descente ! Celle-là je suis content de l'avoir faite de jour! J'arrive à Carhaix à 21h00, 1h00 seulement de retard sur mon plan (pas mal), mais bien fatigué. Je me rassure en me disant que je ne m'en sors pas si mal comparé à ceux que j'ai croisé en Brompton 3 vitesses! Dans mon plan je poussais jusqu'à Loudéac pour y dormir à nouveau, mais je décide de me reposer à Carhaix, et ne pas faire cette étape, assez vallonnée quand même, de nuit et avec la fatigue accumulée depuis le matin (au doigt mouillé plus de 3000m de dénivelé...).
Dodo jusqu'à 4h00 (parmi le ronfleurs à nouveau, mais là il fait trop chaud... faut que j'arrête de me plaindre!), réveil, manger, remplissage/vidage, etc, etc... départ vers 5h00 vers Loudéac. le moral n'est à nouveau pas bien haut, il fait nuit, il y a trop de montée, trop de desentes, trop de pénombre, pas assez d'éclairages, j'ai mal au tibia gauche (plus de kiné, plus de crème anti-inflamatoire car plus de sécurité civile qui avait rangé ses affaires dans le camion... ça sent la fin de fête!). bref, il faut y aller au moral. Heureusement je ne suis pas seul sur la route, on voit toujours de pares devant en descente, derrière en montée et on se dit que quand le jour viendra ça ira mieux. Et puis ça pourrait être pire : il pourrait faire encore plus froid, il pourrait pleuvoir... on se remonte le moral comme on peut. Et finalement, je suis encore en état de rouler : à chaque contrôle je checke mes messages, j'y vois beaucoup de soutien, je vérifie le tableau de zapillon où finalement je ne suis pas le plus mal classé, et je vois aussi passer les messages de ceux qui ont dû abandonner (exemple : abandon sur insollation, c'est un peu dommage...). Donc je survis, et tout le monde est derrière moi! Même la Bretagne entière qui nous applaudit partout, même dans la nuit, nous offre à manger et à boire! Une fête du village permanente sur 1200km, c'est unique ça!
je finis par rejoindre Loudéac à 8h30 mercredi. Arrêt standard : pointage, mangeage, vidage, remplissage... Il faut prévoir au bas mot 30min, voire plus suivant la fatigue et la faim. Je repars et rejoins Tinténiac à 13h00. J'ai 3h00 de retard sur mon plan, pas si mal. Je repasse au camping, où ma femme et mes enfants m'attendent à nouveau, me font la fête! Nouvelle douche, repas en famille, sieste d'une heure et lavage du maillot (qui a le temps de sécher). Je repars tout neuf, j'ai vraiment bien dormi, je suis léger, léger ...
J'atteins Fougères à 17h30, Villaines la Juhel au début de la nuit (22h30). Autant Fougères cela sent vraiment la fin de la fête (plus grand chose à manger, on plie les bagages) et c'est un peu déprimant, actant Villaines la Juhel c'est la méga fête! Génial ce contrôle, c'est de nouveau la fête au village! En plus j'ai le droit à un petit Bravo qui accompagne le tampon de contrôle, je sens qua la prochaine nuit sera plus douce!
J'ai prévu de dormir à Alençon, nous avons des amis là bas. Je ne ferai pas de déviation pour aller chez eux, mais ma femme me rejoindra à l'entrée de la ville, dans un petit parking sur le parcours. Je la retrouve à 2h00 du matin. En m'attendant, elle et une amie, arrivées sur place en avance, me guettent en applaudissant les randonneurs. Juste avant, nous traversons une forêt un peu vallonée, jonchée de cyclos qui dorment à peu près tous les 300m sur les bas côtés. C'est la dernière nuit, beaucoup ne se tiennent plus très droits sur leurs vélos, ne roulent plus droits, ne roulent plus à droite (beaucoup de japonais, habitués à rouler à gauche dans leur pays ont tendance à revenir à gauche avec la fatigue...). Bref tout ce petit monde doit être bien surpris de voir ces deux jeunes demoiselles les applaudir à la sortie de cette forêt sombre et mystérieuse! Pour ma part, je m'arrête et dormirai 1h00 dans la voiture.
Je repars vers 4h00 du matin le jeudi vers Mortagne au Perche (eh oui, 1h00 de sommeil = 2 heures d'arrêt...). à 20km de Mortagne, je vois Philippe Descubes sur son trike : trop content, et on dirait que lui aussi! Nous faisons route ensemble vers Mortagne. Arrivés à 5h00, on y croise aussi AdrienC. Et qu'est-ce qu'on fait à Mortagne à 5h00 du mat? Petit gueuleton : riz, poisson, yaourt, banane... et ça repart à trois! On se dit que l'on peut finir ce PBP ensemble, nous sommes dans les délais, Philippe veut juste finir en moins de 80h, c'est dans nos cordes, on se dit que ce sera plus sympa enemble. Chemin faisant, je me dis que finir les trois ensemble, avec trois vélos complètement différents, cela peut aussi faire une belle photo!
C'est pas fini : la fin de l'étape vers derux est en léger plat descendant. Avec nos vélos, malgré la fatigue, on roule facilement à 35km/h, on double plein de cyclos... Et là arrive un gars, en vélo droit, sur son guidon de CLM, avec les sacoches de bike packing du Paris-Brest, qui semble nous lancer un défi! Nous l'acceptons et prennons sa roue. Pendant 20km, nous roulons entre 40 et 45km/h, façon contre la montre, ou cyclo sportive! Incroyable le gars, on diraity qu'il avait peur d'être hors délai (surprennant vu son niveau physique, mais bon...). On a bien rigolé... mais perdu Philippe en route. en Fait ce matin là, comme beaucoup de cyclos, on a chacun son petit coup de barre... Celui de Philippe on ne l'a pas vu venir, pris par la course avec le cyclo cinglé! Au bout de quelques km, on décide de l'attendre, pensant un un soucis mécanique, ou une crevaison... Non, non, il a juste piqué un somme 5min sur son trike et puis il est reparti!
Arrive Dreux, contrôle, remplissage, vidage. On repart pour 50km, que l'on décide de faire pépère, pour finir d'apprécier le moment, la pluie s'est arrêtée (nous avons eu quelques gouttes dans la matinée), et la route est tranquille, on croise les jeunes qui on fait le PBP en 12 jours (jeunes qui ont entre 12 et 16ans), les copains qui font quelques km avec nous avant de repartir voir d'autres copains. On pense à ce que l'on est sur le point d'accomplir, qui nous semblait presque impossible il y a un an, ou même il y a deux mois après le BRM600. Plein de souvenirs et d'émotions remontent, on prend quelques longueurs sur les copains pour pas qu'il ne s'en rendent compte. Bon, vite la réalité nous rattrape : vu le monde sur la route, il faudra faire la pause pipi avant Rambouillet! Madame, qui suit ma progression à la loupe, s'inquiète de mon arrêt à 5km de l'arrivée ! on ne peut plus faire sa pause tranquille!!
Et puis c'est la fin, arrivée comme prévu, les trois vélos sont sur la photo. C'est la cohue, on fait le dernier pointage, on reçoit sa médaille, grand câlin en famille. Difficile de sortitr le vélo du parc fermé, mais c'est pour la bonne cause, éviter le vol de vélos....
Deux demandes d'excuses pour finir : - à l'AFV que je ne suis pas allé voir à Tinténiac, mais c'était pour mieux profiter du peu de temps de pause en famille. Mais merci encore pour votre plan "camping" - à Philippe et Adrien, que je n'ai pas rejoint après la fin de course, parce que j'étais fatigué, qu'il pleuvait, que je n'étais pas seul. Désolé, et merci pour ces derniers km faits ensemble, cela reste un de mes très bons souvenirs de PBP 2023.
Dernière enecdote : à Brest, je mangeais seul au réfectoire. Pendant que je checkais mes messages, un bénévole s'asseoit en face de moi pour manger aussi. Il avait l'air souvieux. On enage un peu de conversation, puis à nouveau silence. Quelques minutes plus tar il me dit : "je suis un peu perturbé, car un cyclo est arrivé au pointage avec un carnet incohérent. Il avait déjà les tampons de Brest et Carhaix retour. C'était anormal. On vérifie les pointages numériques et cela se confirme. On lui dit qu'il est à Brest. Il ne nous croit pas, il dit être à Loudéac... Apparemment, en repartant de Carhaix, au lieu de suivre le fléchage Paris, il a suivi le fléchage Brest et ne s'en est pas rendu compte. C'est incompréhensible, je pense que c'est dû à la fatigue!" On est bien chanceux d'avoir fini!
Quelque chiffres : 79h, 51h20 de roulage, soit 35% de pauses.
Sujet: Re: PBP 2023 : au départ puis sur la route et enfin ... ARRIVES Mar 29 Aoû 2023, 08:53
Ah, pour finir : - Bilan technique : Pas eu de soucis particuliers avec mon vélo, que je connaissais assez bien. J'ai dû changer la roulette avant le départ, les roulements ne tiennent que 2 à 3000km, c'est faible, si quelqu'un a une solution? éclairage : j'avais acheté un éclairage arrière sur porte bagages à piles avec une autonomie de 50h : validé éclairage avant : je suis parti avec des éclairages à batterie (x2) + un éclairage sur casque (un peu lourd, et finalement peu efficace. C'est néanmoins un back-up si l'éclairage avant tombe en panne inopinément). L'éclairage principal a une autonomie de 5heures en mode 50lux, ce qui est limite. J'aimerais plus de luminosité pour la même autonomie. Je pense que la prochaine fois je m'orienterai vers des éclairages à Dynamo avec 100lux mini. Ma batterie additionnelle (grosse pourtant) était vide sur la fin, j'ai dû couper le live-track le dernier jour...
- Bilan physique : assez bon, pas de gros bobo Perte de sensibilité des pieds : problème connu, même avec de bonnes chaussures. Cela semble bien s'améliorer après une semaine. Ce n'est pas un sujet. Contracture au niveau du tibia gauche : c'est la première fois que j'ai ce pb, apparu vers le km 400. Je n'ai pas eu cela auparavant. je ne sais quoi dire.... je ne pense pas que cela soit un manque d'hydratation, si quelqu'un a des idées, je prends. Parfois, des douleurs en bas du dos apparaissaient : j'ai eu cela en fin de BRM 600. En m'alimentant, cela a disparu. J'ai utilisé cette douleur comme indicateur de besoin de m'alimenter. J'ai pu le gérer ainsi. Je ne sais pas si on peu l'appeler recumbutt, étonnant vu ma position très couchée... Alimentation : j'ai perdu beaucoup de temps aux contrôles, pour prendre le temps de bien m'alimenter et bien boire. J'ai cherché à manger autant que possible du salé, sachant qu'entre deux contrôles j'avais des biscuits sucrés en complément. J'ai aussi quand j'en avais envie bû pas mal d'eau gazeuse. Cela a bien marché, je n'ai pas eu d'hypogycémie, j'ai toujours eu de l'énergie pour franchir les côtes et raidars divers du parcours.
- Bilan Phychologique : très positif, je reviens avec pas mal de certitudes et des leviers d'amélioration à mettre en oeuvre pour de futures randonnées! Le plus dur pour moi est le manque de sommeil, et de rouler de nuit. Pour le sommeil, les deux seules siestes reposantes je les ai faites au camping à Tinténiac, au calme, dans un environnement "connu". Avoir queluq'un qui suit avec une tente, un couchage serait un vrai plus. Je me pose la question du bivi : un peu de poids en plus, mais la possibilité de dormir où on veut quand on veut. Rouler de nuit : question que je pense régler avec une forte amélioration de l'éclairage.
- Mon plan intial qui m'a permis de savir si j'étais en avance ou en retard
Balthazar Posteur d'argent
Messages : 372 Âge : 70 Localisation : aux confins de l'Indre et du Cher VPH : ICE VTX - HPV Scorpion fs 26 Date d'inscription : 19/09/2022
Sujet: Re: PBP 2023 : au départ puis sur la route et enfin ... ARRIVES Mar 29 Aoû 2023, 09:03
Ton compte-rendu et tes notes sont superbes (j'aime bien les trucs longs sur les forums :-), ça change agréablement !).
Les gars, c'est un plaisir de vous lire (bis).
Jacques Pouliquen Posteur de bronze
Messages : 319 Âge : 66 Localisation : Brest VPH : Mango et Yole de mer Date d'inscription : 30/12/2008
Sujet: Re: PBP 2023 : au départ puis sur la route et enfin ... ARRIVES Mar 29 Aoû 2023, 09:19
Bon matin, Je suis un peu ému à la lecture de ces comptes-rendus (contes rendus). Pour avoir été un peu sur le bord de la route j'ai mesuré (à ma modeste mesure) l'Himalaya que vous avez grimpé. J'ai acheté le mango après avoir vu les cyclistes de 2007 (pluie, vent, froid) mais je crois aussi que cette année est assez mémorable dans sa lutte contre la chaleur. BRAVO ! J
Sujet: Re: PBP 2023 : au départ puis sur la route et enfin ... ARRIVES Mar 29 Aoû 2023, 14:16
Quelques ordres de grandeur concernant les arrêts : j'ai passé environ 27heures en arrêts divers.
12h sont imputables aux heures de sommeil : 1h30 Tinténiac aller, 3h Loudéac aller, 4h Carhaix retour, 1h30 Tinténiac retour, 1h Quédillac retour, 1h Alençon retour => seules celles en gras ont été vraiment reposantes/efficaces (pas génial comme ratio).
1h00 en soins (pommage anti-inflamatoire+kiné) : j'ai eu un petit bobo que j'ai souhaité circonscrire.
Restent 14heures => 14h/18 arrêts = la pause moyenne hors dodo, hors soins est de 45 min. => Il faut compter mini 30min si on souhaite s'alimenter, faire un passage aux sanitaires, remplir les bidons et tamponner le carnet de route (et retrouver son vélo dans le parc). Et cela sans trop se presser, en gardant l'esprit rando... pas en mode "je vais battre le record" !
H-vélix **
Messages : 123 Âge : 66 Localisation : Les Molières 91 VPH : TROYTEC TT - M5 LR - MILAN SL Date d'inscription : 07/09/2009
Sujet: Re: PBP 2023 : au départ puis sur la route et enfin ... ARRIVES Mar 29 Aoû 2023, 22:34
Bonsoir, un petit CR vidéo du passage des vélos spéciaux au rond-point de Nogent-le-Roi (Stand 28 de Papy Volant)
Sujet: Re: PBP 2023 : au départ puis sur la route et enfin ... ARRIVES Mer 30 Aoû 2023, 09:51
magnifique video prise avec drone par le fils de -Michel :H-Velix (qui etait en VM a 6'55) et de -Sylvie :Stylhorizon *on voit bien le stand et ses tenanciers 2'34-2'59-3'15-4'33-6'23- a 6'55 c'est Michel qui sort du stand et a 7'18 c'est Christophe (Roulecouché)...qui s'est arreté merci à eux quant a écrire "on vous a pas vu"!!euh... exemple à 6'23... le gars avec gilet rouge ??!! a coté de André!!
Sujet: Re: PBP 2023 : au départ puis sur la route et enfin ... ARRIVES Mer 30 Aoû 2023, 13:56
Le récit d'Eva Jacobs (Velomobiel.nl) qui a participé en Snoek:
Une fête ? Quel genre de fête ? C'est éprouvant, non ? C'est la réaction que j'ai eue lorsque j'ai vu un reportage vidéo sur un brevet Paris-Brest-Paris. J'ai vu des cyclistes fatigués qui ont pourtant participé encore et encore à ce grand tour (organisé depuis 1891, d'abord sous forme de course et depuis 1951 pour tous les amateurs de cyclotourisme de longue distance). Ils ont été interviewés en cours de route : "Je viens ici pour les gens que je rencontre dans les villages, ça m'attire" a déclaré un participant.
Je n'ai rien compris.
Depuis un an, je me préparais. Un brevet par mois, parfois deux, et surtout le départ à vélo, Boekelo, Groningen, Zeeland et le Klimaattocht le long de la nouvelle côte néerlandaise. Je fais des kilomètres pour savoir si j'en suis capable. C'était mon rêve de pouvoir participer à PBP. Rapidement, mon rêve est devenu une illusion, trop de maux en cours de route, la fatigue et finalement le changement climatique, ont été les raisons qui m'ont amené à la conclusion que je ferais mieux de laisser la course à d'autres.
C'était en novembre 2022. Un mois plus tard, j'ai changé d'avis. Si je ne tente pas ma chance, je ne me le pardonnerai pas pour le reste de ma vie. En juillet, j'avais 12 000 km au compteur annuel de kilomètres à vélo. J'étais prête. Ma charmante famille a décidé de m'accompagner à Paris. Nous avons donc conduit la voiture, le Snoek sur le toit et une remorque avec quatre vélos droits. Le brevet PBP, je l'ai fait avec Jos. Jos pensait que je pouvais tenir la distance, alors que moi pas. Et...... il avait un plan ! Je ne planifie jamais, je prends les choses comme elles viennent ou je fais ce que les autres font... Et nous avions le Snoek-L qu'il voulait vraiment pour cela. L'affaire est vite faite.
Quelques balades dans la campagne française ont montré que le dérailleur avant n'était pas tout à fait adapté. Le matin avant le départ de PBP (20 août), nous sommes encore en train de l'ajuster. Après une heure de monter dans le Snoek/de conduite/de démontage/de bricolage... je suis à bout de nerfs. Je n'ai aucune confiance dans un produit qui n'a pas évolué depuis près d'un siècle... Pourtant Allert a réussi à le régler !
Le départ se fait à Rambouillet, une petite ville proche de Paris, particulièrement peu fréquentée. Il fait chaud. C'est du moins ce que l'on ressent après un mois d'été pluvieux et froid aux Pays-Bas. Tous les Néerlandais ont chaud. Nous nous rassemblons au château de Rambouillet pour la photo de groupe PBP. Ensuite, certains se reposent sous les arbres du parc du château, discutant avec des amis ou avec ceux qui veulent admirer mon vélo. Le Snoek de Peter est aussi là, mais juste avant de se mettre en ligne pour le contrôle des vélos, ses feux ne fonctionnent pas. Jos vient à la rescousse et, ensemble, ils résolvent rapidement le problème du câble desserré.
Avant même le départ, je suis interrogé par deux charmantes dames. "Pourquoi avez-vous choisi ce vélo ? "Je les fabrique, mon mari est le designer, je n'ai pas le choix ;-)". A 17h15 nous partons avec le groupe des vélos spéciaux "F", une fois sur la route, en doublant (ou en se faisant doubler) je vois des vélos pliants, des Moultons, des fixies ou d'anciens vélos de randonneurs, des tandems, même un triple tandem avec un équipage allemand. Et encore 8 à 10 ( ?) autres vélomobiles.
Au début, tout se passe bien, mais je pédale aussi plus qu'il n'est souhaitable pour Jos. Puis il y a un arrêt café (coca), qui nous rafraîchit tous les deux. Un journaliste se joint à nous et, comme ma connaissance du français est nulle, il se contente de prendre des photos et d'écrire nos noms. Dans chaque village que nous traversons, les gens dans les cafés applaudissent, les familles dans les virages saluent, les couples sur les collines s'assoient sur des chaises de camping sous un soleil de plomb pour applaudir. Je salue tout le monde et je souris généralement avec eux. Jos et moi gardons un rythme régulier (100 watts en moyenne pour moi), nous roulons de point de contrôle en point de contrôle. Si je peux, j'achète un café, un coca et un sandwich français (une demi-baguette garnie). Je mange beaucoup et régulièrement. À ma grande surprise, je n'ai pas de problèmes d'estomac. Pour les boissons, j'emporte une boisson sportive en poudre pour toute la durée de la randonnée. C'est peut-être idiot, mais le goût est très sensible pour moi. Nous montons très lentement et descendons très rapidement. Il y a 10 000 mètres d'altitude sur le parcours et il fait chaud. Nous interrompons la première nuit juste après le checkpoint de Fougeres à 2:15 en dormant sur le bord de la route. Moi dans mon sac de couchage, Jos dans son bivy.
La deuxième nuit, nous voulons dormir à Carhaix-Plouguer (au 514ème km), vers 6 heures du matin. Denis, un de nos clients, nous y attendrait. J'échange quelques textos avec lui et comprends qu'il a prévu une nuitée. Après l'avoir rencontré plus loin sur la route de Brest, il s'avère qu'il s'agit d'un malentendu. Je suis tout de même heureux de le voir ! Il appelle sa femme et nous roulons encore une heure, puis elle arrive avec un camping-car. Nous dormons dedans au 540ème km, pendant près de 6 heures. Au matin, nous nous fondons dans une longue file de feux rouges et de gilets réfléchissants. C'est vraiment magique ! Tant de cyclistes qui font la même chose. Denis pédale avec nous.
Nous arrivons au contrôle de Brest juste avant la fermeture. Je n'ai pas fait attention du tout, c'est stupide ! Une douche rapide, encore un peu de flânerie, une photo prise sur le pont d'où l'on voit l'océan Atlantique et puis retour à Paris. Denis nous a laissés à Carhaix. Il fait encore chaud, les côtes sont raides, une fois je suis monté à 6,3km/h et une fois redescendu à 85km/h. Mais il y a toujours tous ces gens le long de la route, comme s'ils étaient venus pour moi. "Bravo, madame ! Les enfants tendent les mains, applaudissent parfois 5 fois de suite. On voit les noms des participants sur les banderoles, qui ont sans doute grandi dans ces villages avec le brevet tous les 4 ans. "Maman, quand je serai grande, j'y vais aussi" (en français dans le texte). J'ai accepté 3 fois de l'eau d'un petit garçon pendant que je faisais du vélo. C'est trop cool ! Et toutes les décorations partout !
Le deuxième jour, nous parcourons 384 km. Cela signifie qu'après une courte nuit de sommeil (3 heures) à Fougeres, il ne nous reste plus que 290 km à parcourir. Dormir dans un dortoir ne nous réussit pas. Qu'importe, au-delà de la ligne d'arrivée, nous y parviendrons bien. Et le temps est nuageux. Les 100 premiers kilomètres se passent donc bien. Le long de la route, le petit déjeuner est offert par des habitants en échange de l'envoi d'une carte postale. Et Jos est toujours de bonne compagnie. Et puis quelqu'un a volé tous les nuages. S'ensuivent 150 km terribles, baignés de sueur, de sel et de douleur, où l'on se verse constamment de l'eau sur la tête ou la tête sous le robinet, s'il y en a un. Tout le monde est à la peine. Les participants s'allongent dans les bas côtés à l'ombre. Les spectateurs applaudissent avec encore plus d'enthousiasme, ce qui est aussi mon salut. Ils me détournent de mes problèmes personnels et me "poussent" vers la ligne d'arrivée. Comme je leur suis reconnaissant ! Ils ont fait de cette journée une fête ! Nous avons franchi le dernier obstacle à Rambouillet à 22h35.
PS : J'ai aussi échangé quelques maillots (de cycliste). Avant le départ, je n'aimais pas ça, mais après, je me suis approché très timidement d'une Japonaise et nous avons échangé nos maillots.
Les photos et le texte original se trouvent ici: https://velomobiel.wordpress.com/2023/08/29/het-feest-genaamd-pbp/
Sujet: Re: PBP 2023 : au départ puis sur la route et enfin ... ARRIVES Mer 30 Aoû 2023, 14:38
Une autre forme de reportage, Hélène F173 journaliste à France Bleu Nord qui a donc roulé avec vous les vélos spéciaux mais en VD ... avec garde boue et très chargée https://www.francebleu.fr/sports/cyclisme/paris-brest-paris-suivez-l-aventure-de-notre-reporter-helene-fromenty-sur-la-randonnee-cycliste-9209669
Cette jeune femme est en bonne forme ... et mange beaucoup
C'est sur le site de la radio, sous forme de blog avec photos et videos, en temps réel et empilé style reseau social donc pour consulter le plus réaliste c'est de commencer par la fin.
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Sujet: Re: PBP 2023 : au départ puis sur la route et enfin ... ARRIVES
PBP 2023 : au départ puis sur la route et enfin ... ARRIVES