Un autre point de vue sur les retraites ...

Plus j'y réfléchis et plus je pense qu'on ne peut pas effacer d'un revers de main le problème du logement et du marché immobilier.

Si on se place sur une hypothèse de retraite par capitalisation, le capital immobilier ne sent pas plus mauvais que le capital mobilier.
L'immobilier a même sans doute *un peu* moins d'impacts sur l'esclavagisme moderne. Au moins on ne voit pas d'enfants sur les chantiers par ici.

Et surtout, contrairement au capital mobilier, un capital immobilier peut se constituer en recourant à l'emprunt (et actuellement à taux plutôt bas.)

Alors si j'emprunte je finance les méchants banquiers et si je suis locataire je finance un méchant rentier.
Dilemne.
Mais il semble y avoir un consensus sur le fait que garder un bien au delà de 6 ans permet d'espérer un gain en capital (sauf à Paris ou il faut plus longtemps), et même en recourant à l'emprunt.

Plusieurs exemples pas irréalistes : https://www.lerevenu.com/immobilier/immobilier-faut-il-acheter-ou-louer-son-logement
Dont celui-ci : loyer 750 Euros ou achat à 200 000 euros.
Sur 20 ans on atteint une économie de 100 000 euros... que l'on aura bien entendu utilisé pour se constituer un capital mobilier..

Si cela est statistiquement vérifié, la première chose à faire pour sa retraite est bien d'être propriétaire d'un logement (pas forcément celui ou on habite d'ailleurs). Tiens j'aimerais bien savoir combien d'anti-capitaliste patentés sont propriétaires ?

Il y a donc ceux qui sont déjà sur le cheval (papa/maman ont offert un logement. Merci la défiscalisation des dons aux enfants - 200 000 euros tous les 15 ans), ceux à qui ont met le pied à l'étrier (on leur permet d'emprunter à bas taux) pour un achat immobilier et les autres.

Je propose donc "un autre point de vue des retraites" vraiment différent : Ce n'est pas l'immobilier qu'il faut intégrer dans le problème des retraites, mais l'inverse ; Ce sont les retraites qu'il faut servir et financer en fonction du capital immobilier déjà constitué, ou pas.

LoRan(s) a écrit:

Ce sont les retraites qu'il faut servir et financer en fonction du capital immobilier déjà constitué, ou pas.

???

Un exemple de financement et de retraite sur ce principe ?

Tout ça ferait intervenir des paramètres aussi compliqués que la pénibilité : stabilité de la profession favorable à l'achat ou non par exemple, style de vie (fourmis ou cigales)

Ceci dit il existe des tas de produits pour faire le lien entre capital personnel et retraite
Sortie de PEA ou d'assurance vie (?) en rente viagère
Vente en viager de sa maison

Remarque l'histoire de Paris où l'immobilier serait le plus difficile à rentabiliser ???
Je ne sais pas sur quelle période bien particulière ils se placent car c'est l'inverse
A St Etienne ou Montluçon par contre

Très compliqué, déjà rien que le calcul de (l'ex?) taxe foncière et autre n'était pas toujours bien clair...
Ne pas oublier aussi que l'arrivée en retraite coïncide souvent pour les propriétaires avec l'obligation de nombreux travaux d'amélioration du logement (qui a vieilli lui aussi...) voire pour certain des travaux d'accessibilité par exemple. Ceux ci incombent aux propriétaires, et si leur retraite est amputée du fait d'être propriétaires, ces travaux ne se feront plus donc la machine se grippe : plus de travail pour les actifs du bâtiment entres autres et tout le reste s'enchaîne jusqu'au financement des retraite qui sera amputé de ce maque ...
De plus être propriétaire ne signifie pas forcément avoir un haut train de vie : être proprio d'une bicoque déglinguée au fin fond de la campagne sans rien ou locataire d'un appart luxueux dans un grand centre urbain ce n'est pas la même chose et le premier aura certainement autant besoin de toute sa retraite que l'autre.

En France on a un système par répartition et beaucoup raisonnent comme si on avait un système par capitalisation. C'est le fameux "J'ai cotisé toute ma vie, alors j'ai droit... bla bla ...".
Mais non non et non, la "répartition" c'est l'action de collecter à l'instant T et de -je vous le donne en mille- *répartir*, à l'instant T+1 (et pas T+42).

Même si c'était plus une forme de provocation qu'autre chose, allez, j'essaye de pousser l'idée d'ajuster la répartition en fonctions des revenus immobiliers, comme ça vite fait sur le gaz (d'où l'usine à gaz que vous voyer pointer   ) :

A vrai dire ce n'est pas mon idée ni si saugrenu que ça car je me souviens qu'il y a bien longtemps, un collègue suédois m'avait décrit la réforme faite en Suède. On avait dit à sa mère : "Chère madame, vous avez tel et tel revenus. On estime qu'ils vous suffisent amplement donc vous n'avez pas besoin de la pension de retraite par répartition qu'on va plutôt donner à ceux qui en ont vraiment besoin".
Je n'ai plus les détails mais ça a été plutôt radical (et plutôt bien accepté...).

En France, on sait calculer une taxe foncière (ne pas confondre avec la taxe d'habitation) pour chaque bien immobilier, et qui est due par chaque propriétaire, membre d'une SCI etc...
On doit pouvoir en déduire un revenu théorique, réel (locatif) ou implicite (habitat principal).

On déduit tout ou partie de ces revenus de la pension de retraite par répartition jusqu'à un seuil bas de revenu réel appelé "minimum vieillesse". Ou alors on appelle ça l'impôt sur la fortune immobilière pour tous  
On demande à quelques enarques de construire autour de ça la fameuse et fumeuse usine à gaz qui va bien pour compenser les cas défavorables et créer quelques niches pour les copains (Immobilier classé etc...) et voila  

Si la différence d'accumulation de capital entre être propriétaire et locataire diminue, bien sûr la politique immobilière doit être ajustée pour ne pas tuer la construction.
Ça tombe bien il y a justement des incitations fiscales dans l'immobilier qui au final permettent surtout a des personnes aisées de le devenir encore plus (et de construire des appartements, oui, mais de petite surface). On pourrait déjà transférer cet argent vers le logement social par exemple.

Bon, allez j'arrête de refaire le monde car la catastrophe écologique va bientôt mettre tout le monde d'accord.

En fait ce sujet ne m'a jamais passionné mais il me semble que le système le plus appliqué en France réunit tous les avantages (et je sais depuis toujours que j'en profite) :

- il y a le système commun minimum, obligatoire, celui de la SS (dont tout le monde ne bénéficie pas aujourd'hui ou parfois plus faiblement que ce qui est promis par la réforme actuelle)

- il y a les retraites complémentaires qui à priori ne concernent que ceux qui en veulent et qu'il faut laisser se débrouiller, enfin avec un encadrement minimum, qui existe actuellement, pour éviter les malversations autant que faire se peut

- et rien n'empêche de faire des économies, si on en a les moyens bien sûr


Il suffit de généraliser cet ensemble (inauguré par la métallurgie ?) et de prévoir, surveiller les besoins d'ajustements futurs, age, cotisation, niveau de pension

Pour les salariés du privé, la retraite complémentaire (par points…) est obligatoire.
Pour les fonctionnaires, une retraite complémentaire a été créée en 1968 à l’initiative des syndicats. C’est  non obligatoire,  ça s’appelle PREFON. C’est par… capitalisation…  Faites  ce que je dis, ne faites pas ce que fais… .

Les cotisations sont déduites du revenu imposable. (Mais la pension servie sera imposable.)

Jusqu’en 2003 seuls les fonctionnaires donc pouvait faire de la capitalisation avec cette fiscalité différée, sous cogestion et bénédiction des syndicats. Système qui est favorable car la plupart du temps les revenus baissent au moment de la retraite et donc  on « change de tranche » comme on dit.

C’est en  2003 que cette même forme de capitalisation a été ouverte  au privé. (PERP) sous l’ire des mêmes syndicats
Mais c’est largement boudé au point que c'est réformé régulièrement. Car pour ça il faut bien entendu avoir de l’argent à épargner.
Et il faut bien constater que la plupart des gens qui en ont les moyens  commencent plutôt par investir dans leur logement. (Immobilier quand tu nous tiens)
Il y a bien entendu autour de tout ça l’usine à gaz comme on sait faire, pour sortir en rente viagère ou en capital pour différentes raisons comme acheter sa résidence principale (Immobilier  on y revient encore et toujours…) si on n'a pas été propriétaire dans les deux ans précédents et si l'age du concierge ne dépasse pas le nombre d'étages multiplié par 9  etc…