diagonale dunkerque hendaye le 25/12

Se protéger de l'humidité extérieure en VC reste un objectif atteignable à ce jour. Se protéger de l'humidité issue de la transpiration l'est beaucoup moins .
Transpirer, c'est un moyen pour le corps, de réguler sa température interne en évacuant des calories par l'intermédiaire de la vapeur d'eau et quand cela ne suffit pas, des gouttes d'eau. C'est l'évaporation de la sueur qui refroidit la peau. L'eau perdue, se stocke plus ou moins loin dans les couches de vêtements selon la température qui y règne. De l'intérêt de couches perméables à l'eau, permettant à celle-ci de s'évacuer, voilà pourquoi en VC le dos est souvent humide de transpiration !
La solution sera donc d'utiliser des vêtements en fibres hydrophobes (exit le coton), en plusieurs couches pour isoler le corps de l'humidité. Une exception, la laine naturelle qui est hydrophile mais peut absorber jusqu'à 30% de son poids en humidité sans transmettre la sensation de froid. De plus elle présente les avantages suivants. Quand elle est humide du fait de la présence de kératine elle dégage de la chaleur et deuxième avantage, humide elle gonfle et ainsi augmente son pouvoir isolant, à vos aiguilles à tricoter.
Le mille feuille gagnant pourrait être le suivant en période froide.

Un sous vêtement dont le rôle est de permettre et même d'accélérer l'évaporation de la transpiration vers la couche supérieure.
Une couche isolante hydrophobe pour avoir chaud et par la même déplacer le point de condensation vers l'extérieur. A l'arrêt veiller à la débarrasser des gouttes de condensation qui s'y seraient déposées
Une deuxième couche isolante plus performante dont le rôle unique sera d'augmenter beaucoup l'isolation; à utiliser exclusivement à l'arrêt
Une couche extérieure toujours hydrophobe et coupe vent
Une dernière couche anti-pluie pas forcément celle qui respirera le mieux mais qui sera vraiment étanche

Le système a ses limites, donc pour éviter de se noyer dans sa transpiration malgré l'investissement (conséquent j'en conviens) dans le mille-feuille précédent il faut aussi savoir limiter sa transpiration en acceptant de pédaler dans un "froid" confortable. Pour ce faire, il faut en permanence adapter le système aux conditions. En ventilant au cou, sous les bras, aux mains, en ajoutant ou supprimant les couches.

Sur 24 h. c'est jouable. Au-delà je pense qu'il faut prévoir plusieurs sous-vêtements secs...

Toutes ses informations émanent de 'Carnets d'aventures' N°19 chronique "Vie Sauvage" - Les systèmes de vêtements" Car il faut bien être un sauvage pour envisager un tel périple en plein hiver ...

PS : pour le dos avec un siège coque je vois pas bien la solution...

Ben alors BuBu qu’est ce qu’il te prend de parler directement d’un sujet aussi pointu que tes oreilles (voir avatar)
Ben voilà t’as fais l’âne et maintenant je vais devoir composer avec cette intervention de notre gentil modo (que je ressens comme un coup de sabot ! Non non j’rigole ! )
Bon je vais contourner l’incident en le noyant dans ce récit.
Donc compte tenu que la réussite d’une longue distance en temps limité et en totale autonomie tient à toute une préparation sérieuse, je suis donc effectivement reparti vers le nord avec l’idée de faire une belle balade dans les mêmes conditions de température et pluies que lors de cette diagonale ratée
A 19h45 samedi soir après avoir bien récupéré de cette diagonale écourtée, je mets une bonne couche de pommade là ou les plis de la peau côté privé ont morflés il y a maintenant quelques jours. En fait il faut bien comprendre que je pars de Caen avec l’idée que c’est d’Hendaye, histoire de laisser filer le post à son terme sans ruade …
J’espère que vous suivez car je vous ai dis quand mais pas d’où.
Houlà à 20h00 je suis donc prêt à remonter la France pour 340 kms … et le ciel est parfaitement clair depuis la dernière énorme averse de 19h30 …
Le vélo est toujours aussi lourd mais le vent violent va me pousser gentiment puisqu’il est parfaitement sud/ouest. Je suis équipé intégral pluie et je vais vite devoir tout enlever car il ne pleut pas du tout. La nuit est belle avec la pleine lune qui teinte tout sous les reflets. Je me situe à ce premier arrêt « figolu » au bas de la côte de Périer en auge à une vingtaine de kilomètres d’Hendaye (sisi) …. Et là changement d’effets, je passe la veste d’hiver et pour les jambes je reste en sous-vêtements thermiques. Même pas ressenti le froid, l’humidité de condensation bien connue sèche très rapidement, au sommet de la côte assez longue je suis sec ! Je vais rester dans cette tenue légère jusqu’au pont de Normandie car c’est le pied !
Et en plus agréable sensation de bien être côté privé avec toute cette pommade !
Le vent est très fort et me pousse gentiment au sommet du pont (p’tite photo pour le plaisir en restant couché car les rafales sont énormes) et ensuite c’est la descente. Là je suis contraint de ne pas dépasser le 90km/h comme indiqué ! (j’dis ça j’dis rien je n’ai pas de compteur, mais je freine régulièrement car la tenue de route est médiocre … et effectivement la piste cyclable est très étroite et l’exercice est périlleux. Petit arrêt de 20 minutes sur le parking après être passé gratis devant les péages. Changement d’effets, je rajoute le pantalon chaud tout en mangeant et zou c’est reparti toujours sous la lune mais avec toutefois un peu de nuages qui s’amoncèlent. Traversée de la zone de l’estuaire splendide, les joncs sont déchainés par le vent, le bruit de la nature est sympa. Et toujours pas de pluie, ben M…e alors. (Non j’rigole)
Je vais faire un ‘arrêt figolu’ au pied de la côte de St Jean d’abbetot pour rejoindre le plateau, l’occasion d’enlever le pantalon chaud et rester en collant thermique. La montée est super régulière et tout va bien se passer. Ensuite ce sont d’interminables lignes droites pour aller vers Bolbec que je vais laisser sur ma gauche pour poursuivre vers Yvetot que je vais laisser sur ma droite pour passer au nord par les petites routes qui vont se poursuivre jusqu’à Abbeville. Mais voilà le déluge s’est installé … la pire saucée de l’année, 1h30 de grêle, grosses gouttes, pluie fines, bourrasques en tout genre, et je suis là bien, très très bien même car je reste sec ! pas une goutte d’eau froide ressenti à l’intérieur, tout ruisselle sur le ciré, juste les pieds mouillés malgré la double protection. Et le top, même pas froid … une expérience pour valider au prochain arrêt pendant une éclaircie … je repasse en mode séchoir et le peu de condensation s’évapore durant les 5 minutes de pauses. Et côté privé c’est la vie en rose ! Va alterner toute la nuit la lune, des trombes d’eau, le vent reste constant et largement favorable, je vais passer les 200 kms juste en 13h15, tous les arrêts sont prétexte à faire sécher en dynamique. Alors j’arrive tout simplement à Abbeville avec la banane et juste avec la fin d’une terrible averse dans la descente sur la ville. J’suis super content d’être arrivé ici, la bicyclette s’est laissée bernée par la pancarte « la gare » et je n’ai pas résisté à l’idée d’y aller pour son point chaud et pour prendre les horaires.
Contact téléphonique avec Bentlu, Denifes et Ch’tigeant qui effectivement confirment la même météo et sont situés à 100 kms d’ici (bloqués par le vent et les embruns : surtout par une mousse de mon point de vue !). Bon, autant dire que la motivation pour pédaler en sachant ne plus pouvoir les croiser va chuter en un quart de seconde. Sous les conseils de JP et compte tenu de la réaction de ma bicyclette, et pour ne pas la fâcher, je vais très sereinement prendre un billet pour Lille via Amiens en utilisant les commodités de la SNCF et ses Ter.
A 18h passé je suis Gare de Flandres : rien vu du voyage ! J’arrive chez mon fils juste avant une autre avalanche d’eau, nous allons passer un agréable moment autour d’un bon repas puis je vais sombrer dans le sommeil pour un cycle de 12h00 non stop !
Retour en auto sur Caen avec l’impression du devoir accompli … une randonnée ‘sauvage’ sous la lune et la pluie, effrayante par le vent mais très instructive, des coups à mettre en confiance et tenter de continuer la longue distance en temps limité.

A ce stade je vous remercie d’avoir lu et partagé mes émotions durant cette diagonale et son épilogue … j’espère la refaire au Noël prochain car c’est la seule pouvant objectivement se réaliser avec des chances de réussite à cette période …(de mon point de vue hein ?!)

Gros HS à la ‘Bubu’ :
J’en profite pour vous envoyer tous mes vœux de longues routes en 2013

En parcourant attentivement ce fil depuis son origine, il m'avais semblé remarquer un intérêt pour l'équipement vestimentaire qui allait permettre à rouedevelo d'accomplir cette diagonale contre vents et frimas hivernaux. Intérêt d'autant plus important puisque même si c'est le diagonaliste qui est le principal ingrédient de la réussite, en hiver, l'équipement y tient aussi une place prépondérante. Ma diatribe précédente n'avait pour objectif que d'éclairer les lecteurs sur ce point de vue. Alors, pas d'accord avec le hors sujet !!! mais ceci n'a que peu d'importance en ce début d'année qui va nous offrir de nombreuses occasions de confronter, tester, évaluer, pester, aimer nos chères bicyclettes et tout ce qui va avec.

Alors je vous souhaite une bonne grosse et heureuse année à tertous et à rouedevélo en particulier !

@ rouedevelo

Tu as vite tiré les enseignements de la diagonale. Ta technique de séchage pour ne pas avoir froid est intéressante. Elle me rappelle une méthode employée dans d'autres milieux en survie: on essaie d'avoir deux tenues, une qui se mouille à l'effort, l'autre qu'on garde sèche dans le sac. Au bivouac ou pour les longues pauses, on sort la sèche. Et on remet la mouillée pour l'effort suivant, pour toujours avoir du sec pour la pause suivante.

Toi t'es plus fort parce que t'as réussi en plus à faire du séchage


Bonne année à tous!

mon cher roue de vélo, en tant que rameur fou, et à ce titre expert, je te décerne le titre de "crazy" roue de vélo, purement honorifique certes, mais amplement mérité;
j'ai été ravi de co-rouler un peu avec toi; comme tu le sais, ma complexion septentrionale m'interdit de dépasser les limites du Nord, sous peine de mettre ma santé en danger, à cause des trop fortes chaleurs régnant au sud du nord; je ne puis donc franchir l'Aa côté sud, alors que l'Escaut, la Meuse, le Rhin, l'Elbe me sont recommandés;
à dire le vrai, le vent avait faibli en comparaison de l'ap-midi, comme l'a dit justement Zapilon, la perturbation ayant glissé vers le Belgique, mais il en restait qd même pas mal; la température était douce heureusement;
désolé que ta tentative ne se soit pas concrétisée par un succès, mais il paraît que tu es du style à remettre cent fois sur l'ouvrage, etc..., donc, nous te reverrons sûrement sous nos latitudes venteuses, car tu n'es pas du genre à rester sur ta faim;
quant à moi, le retour nocturne sur Lille fut relativement humide, car le ciel s'ouvrit à plusieurs reprises, et je dus subir ses incontinences,
au plaisir de te revoir au nord du Nord,
rameur fou, troisième dynamo, deuxième dynastie, que cela soit écrit et.......roule

Bonjour à vous lecteurs

Plus particulièrement, à ceusse qui font...
Je suis moi aussi un adepte des longues distances, je ne les ai faites qu'en VD et je me permets de vous demander si je peux envisager en VH quelles seront les différences qui pourraient engendrer des difficultés importantes.
Doit-on les préparer comme sur un VD?
Merci de vos lignes elles me font voyager.

Bien sur que tu peux envisager de faire de la longue distance des longues distances en VH.
Ya ka voir le nombre qui s'est élancé sur le dernier PBP, mais là c'est plus que de la longue distance, c'est un contre la montre.

Si ton attente réside uniquement dans les randonnées, que du plaisir en VH, surtout en trike. Mais alors, il faut prévoir une bonne dose d'énergie en plus.

cyclaudax a écrit:

Si ton attente réside uniquement dans les randonnées, que du plaisir en VH, surtout en trike. Mais alors, il faut prévoir une bonne dose d'énergie en plus.

En effet, en trike il faut certainement plus d'énergie pour aller à la même vitesse qu'un deux roues (droit ou couché) ; y'a même des fous sarthois qui tentent un PBP en trike, pour dire ;-)

Il ne faut, par contre, pas confondre trike et vélo couché pour le côté dépense d'énergie ;
Avec ton Baron, tu ne devrai pas avoir plus ou moins de difficultés à faire de la LD qu'en vélo droit ; suffit "juste" de l'apprivoiser et de t'habituer à rouler (et monter) avec.

Tu perdras un peu de temps dans certaines côtes et tu en gagneras dans certaines descentes et sur des p'tit faux plat avantageux.

L'avantage du vélo couché pour la LD, c'est clairement son confort, pour résumé !

La LD en vélo couché c'est tout bénef, je me souviens encore des douches à l'arrivée de PBP en 2007, la
différence VD/VH se voyait.