Alors, me voici de retour au Mans après un long weekend familial...
Le LeMans était équipé avec les équipements suivants :
Manivelles 155mm
deux plateaux : 48-60
cassette 11-34
Siège incliné à 28°
Pneus route gonflés à 8 bar devant et 8.5 bar à l'arrière.
4 litres d'eau + 2 kg de bagage/bouffe
bouffe : figolu, compotes, barres céréales et cacahuètes.
d'habitude j'ai aussi des pâtes de fruits, mais j'ai compensé avec des compotes en plus
Le cardio est en marche, je ne dépasse pas la limite de 70% de ma fréquence cardiaque maxi. sauf pour quelques passages délicats où je me permet 85 % durant quelques secondes.
Départ du Mans à 6h00 du matin, il fait bon, pas de vent.
Ça roule nickel c'te bestiau ! non pas que ce soit ultra rapide, mais la position, le point de vue du conducteur, le rendement très agréable de la suspension... je n'ai pas pu m'empêcher de lâcher quelques "yaaahouuuuu !!!" pendant les 40 premiers km
Au niveau de la vitesse, c'est égal au Waw, moins bon dans les descentes ( la visière grande ouverte fait parachute ) et plus confortable pour la grande route.
Sur les 40 premiers km, il y a du gravier sur la route, malgré l'absence de suspensions avant du LeMans, le confort est presque mieux qu'avec le Waw car les grandes roues de 26 pouces ralentissent moins avec la rugosité et transmettent moins de vibrations à la coque.
Il faut préciser qu'avant le départ j'ai effectué une grosse intervention "isolation" sur le LeMans, les vibration n'induisent donc plus de bruit, ce qui est excellent !
Sur route normale, la sensation de glisse est plus forte qu'avec n'importe quel modèle ayant des roues 20", je me croyais dans un tgv
en fait, comme c'est un vélomobile très large et stable, le pédalage ne perturbe pas la trajectoire et la sensation "tgv" est accentuée
J'arrive à Saumur (km85), la moyenne est de 34 km/h soit à peine plus qu'avec le Waw, Cool me dis-je, je suis en pleine forme, ce n'est pas aujourd'hui que je vais me cramer !
Pour ceux qui voulaient voir la visière de près :
J'attaque ensuite une portion montante de 20 km entre Saumur et Thouars, tout va bien, je bois bien, mange bien, et le pédalage en 155mm donne une sensation de confort.
Je passe Thouars avec à la sortie une grosse côte bien épuisante car il y a toujours du monde et pas de place pour dépasser, je fais donc systématiquement une pause juste après.
J'arrive sur le tronçon détesté : 30 km de faut plat montant à peine visible mais bien chiant. L'astuce qui marche à chaque fois est de penser à autre chose, des idées, des projets... pour que ça passe plus vite !
Sauf que là, je n'arrive pas à penser à autre chose que le LeMans, c'est tellement exitant de rouler à bord... du coup mon attention est focalisée sur le pédalage... et la portion de route est plus fatigante
J'arrive au bout du tronçon détesté, mais en deux km, une faiblesse s'installe ... comme je ne suis pas habitué à rouler dans le LeMans ou tout simplement avec des manivelles 155mm, je m'attendais un peu à ce que je me grille légèrement. Bon, pas de souci, je m'arrête pendant 3/4 d'heure, je mange, je bois, et me repose le reste du temps. il me reste environ 60 km avant d'arriver à la maison.
Je repars, le rythme est calme mais ça va. 10 minutes plus tard je n'ai déjà plus d'énergie ... grrr ! je continue d'avancer.
Au cours d'un faux plat montant, je constate que le coeur est en régime haut, que la montée le justifie... mais que je ne ventile pas pour autant
j'ai beau essayer de forcer un peu plus, je ne ressens aucun essoufflement ! Zut alors, mes muscles vont manquer d'oxygène ! j'essaye alors de respirer profondément mais ça ne change rien à la situation, j'ai l'impression que mon diaphragme est lui aussi fatigué !
Je m'arrête une seconde fois, constate qu'il est temps d'aller se soulager derrière un arbre. Je sors du VM et là, j'ai le tournis ... beh ...
je fais ce que j'ai à faire, et comme le tournis ne cesse pas, je m'allonge dans le gazon. Je le sens mal, c'est pas bond d'en arriver là !
Je reste une bonne demi/heure allongé et le tournis se calme. Je repars, mais l'énergie me manque toujours ...
quelques km plus tard, je m'arrête et passe un coup de fil chez moi, pour prévenir que je ne serais pas en avance ... il me reste alors 26 km.
Le simple fait de tenir le téléphone portable à mon oreille est éprouvant... s'en est trop, j'appelle "l'assistance de service"
Je suis inquiet, ce n'est pas normal d'être épuisé à ce point alors que le vélo roule plutôt bien, et que je n'ai pas forcé plus que d'habitude (cf le cardio)
Il a fallu presque 2 heures pour que la frangine arrive au les lieux, pendant ce temps je mange et bois ce qu'il me reste. il fait 32° dans le LeMans à l'arrêt, quelle idée de m'arrêter en plein soleil
mais ça va, ce n'est pas insupportable.
En revanche mon téléphone portable, lui aussi, s'est grillé ... surchauffe... plus de signe de vie ... heureusement que j'ai passé mon coup de fil avant !
La voiture arrive, le LeMans est hissé sur les galeries, et retour à niort - fin de l'histoire
Grrr ... moi qui m'excitais de faire une entrée spectaculaire à niort à bord du LeMans...
Je distingue deux types de "faiblesses" :
le grillage : Je me grille assez souvent, mais termine les 10, 20 ou 40 km restant au ralenti et en tirant un peu la langue. La faiblesse se déclare lentement.
le cramage : je me suis cramé 3 fois au total. La faiblesse arrive en moins de 2 km et quand elle est là, ce n'est même plus possible de pédaler ! c'est pour ces 3 situations que j'ai du appeler l'assistance et rentrer en voiture.
Les deux premières fois que je me suis grillé, je n'avais pas de cardiofréquencemètre (donc pas de surveillance du rythme cardiaque) et c'était en plein hiver ...
Jeudi, il faisait très beau, j'avais le cardio et je me maintenais à une bonne limite cardiaque .
alors pourquoi me suis-je cramé ? j'ai pensé à plusieurs choses :
- je n'ai pas pris de pâtes de fruits... et c'est vrai que c'est un excellent produit contre le coup de mou... cela dit, j'ai déjà roulé sans, sans difficulté.
- Question sommeil, la semaine qui précédait a été difficile, car la température était haute.
- j'ai pris des cacahuètes avec moi... je n'en ai mangé que lorsque j'ai décrété que je ne pouvais plus avancer dons ce n'est pas les cacahuètes qui m'ont affaiblit ! ... en même temps, sur l'ensemble de mes trajets, j'ai pris seulement 3 fois des cacahuètes... et c'est les 3 fois où je me suis cramé ! (elles sont maudites mes cacahuètes ?!)
- Peut être que la pile du capteur de pulsation cardiaque était fatiguée, et que les donnée affichées étaient faussées... je ne le saurais jamais, puisque je viens de paumer ledit capteur
...
Imaginez donc que je craignais le trajet du retour au Mans, 3 jours plus tard !
Petite parenthèse : Rentrer le LeMans dans mon garage à niort, j'y croyais pas... mais ça l'a fait !
Il faut le passer sur la tranche, puis le remettre à plat une fois dedans...
La largeur du train ne me permet pas de profiter d'un renfoncement au bout à droit du garage pour y loger le nez... du coup le LeMans est trop long de 5 mm ! heureusement ça correspond juste à l'épaisseur du bois qui fait la butée de la porte !
Je suis parti de Niort à 9h30, (j'ai entendu dire que le glucose est relativement bas en début de journée)
J'ai pris avec moi plein de pâtes de fruit et plein de barres céréales. Pas de compotes... et pas de cacahuètes !!!
Mon Cardio est hors service... donc je dois me débrouiller pour ne pas me mettre dans le rouge.
Les 50 premiers km sont plus lent qu'avec le Waw, il faut dire que c'est la partie la plus vallonnée et que les développement du LeMans ne sont pas du tout adaptés, surtout avec des manivelles de 155mm !
La moyenne est de 29 km/h contre 31 avec le Waw
Les 30 km suivant vont mieux car c'est du faux plat descendant mais j'ai quand même l'impression de ne pas être à la hauteur.
je pense aussi que je me retiens pour ne pas avoir à subir un nouveau cramage !
Passé saumur, je commence à trouver un rythme plus élevé malgré la grosse côte, sans doute la plus longue du trajet.
Petit arrêt pipi :
La suite du voyage se termine à très bonne allure, sans la moindre apparition de faiblesse ... pourtant je me suis toujours un petit peu grillé à quelques km de l'arrivée... là non, j'ai fait les 40 dernier km d'une traite, sans m'arrêter !
Arrivé au Mans, en forme. et content car l'atelier est déjà ouvert ... regardez un peu ce que je vois en arrivant :
La coque du LeMans n°2 ! toute belle, toute brillante ! avec bien sûr les corrections apportées à la structure !