Le trike en ville ?

Km 0-2 : Vers 9h40 je suis sur le départ. Je demande la direction à Chabizar, je lui dit que Viamichelin m'indiquait la rue Tronchet, elle m'indique qu'il y a une bande cyclable, moins de circulation et que cette rue est effectivement très agréable. L'option vélo sur Viamichelin, c'est bien! Et c'est parti! A droite dans le boulevard des Belges, oui mais maintenant j'ai 50m pour passer de la voie la plus à droite à la plus à gauche... J'ai le temps de maudire un X5 (pas celui de Greenspeed, l'autre). Qu'est-ce que ça pue, à cette hauteur-là, ça commence bien... La rue Tronchet se passe sans histoire, même si à cette hauteur j'appréhende l'ouverture d'une porte de voiture en stationnement ou simplement arrêtée, au moins autant que sur un VD. Je roule doucement, les doigts sur les freins.

Km 2 : Arrivée sur les quais, gauche, droite: ah oui, les ponts ça commence par monter... ça promet pour tout à l'heure. A la sortie du pont je dois aller à droite, puis 180° à gauche, puis première à droite. Je suis en première ligne au feu, au milieu dans la voie du milieu, et j'ai pensé à redescendre quelques rapports. Feu vert, je préfère rester visible de tous en partant devant. Quelle pêche! Ah non, c'est juste que ça descend... et ça tourne, aussi... sur 2 roues. Glurps, tout ça devant la meute de voitures, j'ai quelques doutes sur l'intelligence de mon idée de tout à l'heure...
Point positif: je me sens beaucoup mieux maintenu latéralement que sur le siège dur. Je me remets de mes émotions, et oublie totalement de tourner Place Louis Pradel...

Km 3-6 : Rue Gentil, je me fais remarquer en dépliant les feuilles sur lesquelles j'ai imprimé les points-clés de mon parcours. J'apprécie beaucoup de pouvoir continuer à suivre la circulation en même temps! Arrivée sur les quais, sens unique, donc pont suivant puis à droite et je m'approche de la montée Saint-Barthélémy. Quelques pavés pour attaquer la montée. Je reste sur le plateau du milieu, ben ouais ça monte... Très mauvaise idée, rapidement ça ne monte plus. Ou lentement, et j'ai vraiment l'impression de me mettre dans le rouge. Dernier effort pour se lancer et passer le petit plateau... Mais c'est trop tard, je m'arrêterai 3 fois dans la montée. Encore une fois, j'apprécie d'être sur un tricycle! J'essaie de pédaler rond, mais ça ne vient pas facilement. Je le fais à chaque fois juste assez longtemps pour me rendre compte que ça marche bien, mais je "perds le fil", je ne trouve pas mon rythme. Pas grave, il faudra insister de ce côté-là. Sur la fin de la montée, je commence à m'aider de mes bras (en poussant sur les genoux). Céline me dira ensuite que d'autres ici le font. Là encore, vive le tricycle!

Km 6-8 : Enfin un peu de descente! Entrecoupé de courts faux-plats, mais au moins je roule. Par contre, un long "haricot" au milieu de la route empêche les voitures de me doubler. Je roule à 3-4 cm du trottoir, ça doit passer mais personne n'ose. Finalement le seul qui m'a doublé en dehors de zones plus larges où j'encourageais celui qui me suivait à le faire, l'aura fait en ESCALADANT le haricot! Je confirme à 200% ce que j'ai lu ici: les conducteurs laissent beaucoup plus d'espace qu'avec un VD!

Km 8 : "Rond-point" du croisement avec le Boulevard des Espérides (qui passe dessous). J'ai repéré qu'il fallait faire une grosse moitié de ce rond-point bizarre (avec des feux!), mais j'en fait un peu trop, je suis au feu et en face c'est une bretelle vers le dit boulevard... Feu vert, à droite 5 mètres de sens interdit, trottoir, passage piéton et hop la voie de bus (je ne suis plus à ça près, n'en déplaise à certains).

Km 8-10 : Arrivé sur l'horloge. J'en ai plein les jambes, jamais je n'irai jusqu'à Marcy... Arrivé vers le McDo, j'hésite un peu mais je continue en direction de mon boulot, avenue du 11 novembre. Ca monte un peu, j'y vais doucement, j'essaye de nouveau de pédaler rond, et il y a de nouveau ces satanées trottoirs au milieu de la route. Je relâche un peu mon effort en leur indiquant de passer quand c'est possible, mais pas question de m'arrêter! Pas un n'aura manifesté de mécontentement, à ma très grande surprise.

Km 10-11 : Nouvelle surprise: des travaux, la rue n'est plus utilisée que dans l'autre sens. Pas envie de visiter le quartier, je choisis le trottoir (n'en déplaise, etc.). Pas trop de circulation sur la route, aucun piéton, je profite de la voie étroite du Qnt! Aucun poteau, aucun trou (les travaux ont par endroit envahi le trottoir), aucune bordure autour des arbres n'aura été impossible à éviter.

Km 11 : Arrivée sur le rond-point, nouvelle hésitation. Je ne vais pas aller jusqu'à l'école, mais je suis quand même curieux d'aller voir à quoi ressemble les pistes cyclables aperçues là-bas. Je me fais donc un minuscule aller-retour jusqu'au petit rond-point suivant. Je savais déjà que celle en descendant la route de Sain-Bel était pleine de feuilles, terre etc. 6 mois par an, imposait une chicane en entrant sur le rond-point (alors qu'il n'y a pas la moindre bordure en sortie du rond-point pour empêcher les voiture d'utiliser la piste cyclable)... Celles que j'ai découvert sont pires. En revenant de ce petit rond point, une bande cyclable qui n'est plus séparée de la route par une petite bordure comme la descente juste avant, ce qui lui permet au moins d'être propre.
En face, une piste cyclable double-sens (?) et qui n'arrive pas jusqu'au petit rond point. On reprend la route, dans la courbe à droite juste avant le rond-point, entre 2 buissons: visibilité strictement nulle. C'est sans doute la raison d'être de la piste retour: permettre aux moins téméraires de retourner au rond-point précédent pour revenir par la route... Profitant de la circulation faible du samedi matin, j'ai quand même posé la main à terre pour faire reculer le trike retrouver un peu de visibilité...
Question à 2 balles: ce genre d'aberration compte-t-il dans les "aménagements cyclables"?

Km 12-15 : Retour vers la N7 (et une micro piste cyclable qui longe le rond-point du haut, très appréciable), puis descente, cap sur l'Horloge. En approchant du carrefour embouteillé, trop occupé à me frayer un chemin j'oublie de tourner vers Vaise. Rond-point (celui à feux, vous suivez?) suivant, demi-tour, bonne sortie ce coup-ci, et re-voie de bus (en plus elle est tellement roulante qu'on doit facilement rouler aussi vite que lui).

Km 16-18 : Sur la rue Marietton, au feu, un automobiliste m'interpelle: "c'est comme un vélo ?" Euh... oui, faut pédaler! Ensuite rue St-Simon, je suis maintenant en terrain connu mais je n'ai pas trop décidé de mon trajet ici. Ah oui, la passerelle Mazaryk! En vélo il est possible de la prendre à contre-sens. Sur le chemin, à 30 secondes d'intervalle je croise un VD qui me regarde comme une sous-merde, puis un quad dont le conducteur est soufflé par le look de mon engin. Mais Chabizar m'a soufflé qu'il n'avait peut-être pas vu qu'il fallait pédaler...

Km 19-27 : Enfin, dernière difficulté, montée sur Caluire. Je prends direct le plus petit développement, et je m'arrête quand même une fois sur la montée... Je suis lessivé. Je passe pas très loin de la maison, oublie la "Voie Verte" (dommage), puis je redescends à Villeurbanne. Montée des Soldats (le pied dans ce sens! ) puis traversée du Rhône sur une 2 fois 3-4 voies... En trike ça fait bizarre, on se demande si on est sur le périph ou sur l'autoroute. Mais la circulation est faible, je roule bien au milieu de ma voie, assez rapidement. Pour les relances et le passage de petites bosses j'essaye de penser à pédaler rond, sur ces courtes durée j'ai l'impression de bien y arriver. Je profite des derniers instants sur tricycle, mais j'ai aussi très très envie d'aller prendre une douche!

Bilan, en dehors des gaz d'échappement un peu trop présents dans l'hyper-centre, hyper-positif. Efficace dans le montées (quand on est un peu faible comme moi), ludique dans les virages, jouissif dans les descentes...
Je vais réessayer le VC (2 roues) mais j'appréhende les fortes côtes...