"je ne vous ai pas vu"

-j'ai fait des stages "Beltoise JP" de conduite auto sur piste ..il ya quelques années...
et pour tester nos réflexes il y avait un moniteur de caché qui ..à l'improviste jetait devant les roues un ballon..
freinage d'urgence recommandé bien que ..
mon cerveau ne soit pas conditionné à cet imprévu??
-ce matin ..la "mamie"..n'a pas pilé..elle continuait lentement d'avancer!
ma gueulante et mon sifflet l'ont réveillé...
Papy volant

à Magnum
des tests récents ont été faits sur un long parcours et on s'est aperçu que le conducteur auto avait des séquences courtes de"micro-sommeil"
ce qui m'intéresse c'est aussi de savoir comment les éviter quand on est conducteur auto mais comment éviter de "rencontrer" ce conducteur endormi
Papy volant

Me fait penser à la secrétaire du boulot, à l'époque (tricycle, c'était il y longtemps ) "on te vois pas bien..." (et tout le blabla "dangeureux""fou" etc...
Elle "n'a pas vu" un Fiat Doblo... (2 voitures épaves et un long séjour hospitalier au programme)

La seule solution serait de ne pas conduire quand on n'est pas dans un etat permettant l'attention requise, quelqu'en soit la raison (maladie, fatigue, substances -medocs y compris!-, tracas, degradation des facultes mentales...). C'est pas demain la veille, en particulier hors des centres urbains.

Bon sinon j'avais l'intention de faire un post sur un delire que j'ai trouve aujourd'hui en cherchant des infos pour quelques bidouilles informatiques. http://learn.adafruit.com/light-painting-with-raspberry-pi/results Pour voir comment c'est fait, cliquez sur "previous page", en bas a gauche. On n'est pas si "hors sujet" que ca, et c'est un coup a... ne pas passer inapercu ;-)

Spoiler:

Papy volant a écrit:

à partir de quels signaux l'automobiliste "voit"

Si tu est dangereux pour lui, il te voit. L'automobiliste verra un camion, il verra aussi un cycliste avec une hache en travers du porte bagage. Mais si lui est dangereux pour toi et que toi tu n'es pas dangereux pour lui, il ne te voit pas.

Le cerveau humain ne peut pas traiter tout les stimulus qu'il reçoit. Il y a un pré-filtre construit par la sélection génétique qui nous fait supprimer toutes les informations non dangereuses et éloignées jusqu'à n'avoir que la quantité d'information gérable par notre cerveau. Donc plus il y a de signaux parasite à l'intérieur de l'habitacle, proche du conducteur, plus les usager vulnérables deviennent invisible. Mais aussi, plus la vitesse augmente, plus le cerveau reçoit d'information et donc en filtre.

Citation :

Si tu est dangereux pour lui, il te voit.

D'accord pour admettre le caractère génétique de notre gestion de la dangerosité, mais il n'y a pas que ça. Il y a notamment un coté éducatif sur lequel il devrait être possible d'avoir une action préventive, et aussi des problèmes liés à la conception des véhicules.

Lorsque je roule sur la véloroute EV6, couverte de piétons à proximité de la ville le dimanche après-midi (et je l'admets très bien), j'entends souvent les mamans réprimander leur enfant à mon approche, mais généralement dans le sens "attention, ne va pas te faire écraser", jamais dans le sens "attention, tu risques de faire tomber le monsieur". C'est comme les justifications des propriétaires de voitures énormes, ils mettent en avant la sécurité (sous-entendu "pour eux, pas pour les autres").

La coque protectrice des autos nous isole du monde extérieur et le confort nuit à l'attention au volant. Depuis que tous les compteurs de vitesse sont éclairés en permanence, j'assiste à une augmentation phénoménale du nombre de conducteurs qui roulent en ville la nuit sans allumer leurs phares. L'évolution des autos ne va pas du tout dans le sens de la responsabilisation des conducteurs et ne favorise pas leur aptitude à gérer l'imprévu. Je pense que les constructeurs ont eu vent du problème d'allumage des phares la nuit. Leur réponse : allumage automatique. Idem pour les essuie-glaces. Très bien, c'est le progrès. Je suis d'ailleurs très content d'avoir sur mon vélotaf un phare B&M qui s'allume tout seul quand mon trajet m'oblige à emprunter un passage souterrain....

En moto comme en vélo, exposé au vent, je pense être globalement plus attentif qu'en voiture, en dépit du fait que je reçoive plus de stimuli de mon environnement extérieur, mais je commets aussi des erreurs. Les arrêts et redémarrage successifs en 2 roues sont plus pénibles qu'en voiture et la volonté de les éviter génère des trajectoires inopinées que certains visiteurs étrangers, notamment anglo-saxons, ne manquent pas de souligner.

sleibt a écrit:

La seule solution serait de ne pas conduire quand on n'est pas dans un etat permettant l'attention requise, quelqu'en soit la raison (maladie, fatigue, substances -medocs y compris!-, tracas, degradation des facultes mentales...). C'est pas demain la veille, en particulier hors des centres urbains.

Bon sinon j'avais l'intention de faire un post sur un delire que j'ai trouve aujourd'hui en cherchant des infos pour quelques bidouilles informatiques. http://learn.adafruit.com/light-painting-with-raspberry-pi/results Pour voir comment c'est fait, cliquez sur "previous page", en bas a gauche. On n'est pas si "hors sujet" que ca, et c'est un coup a... ne pas passer inapercu ;-)

Spoiler:

C'est quand même un comble, un modo qui fait du HS!
D'autant que le sujet justifiait largement un sujet (justement) à part!

Edit: Non, sérieusement, à placer sur le pourtour d'un VM ça peut être super ... encore que, un VM va t'il assez vite pour que l'effet soit visible à l'oeil nu?

P.S.: En I2C ça marcherait aussi?

À ce propos, deux tests d'attention (en anglais) : Whodunnit? et Do the test. Les deux ont été faits pour rappeler aux automobilistes de chercher activement à voir les cyclistes, parce qu'on ne voit que ce que l'on cherche à voir.

Je suis motard (moto-taff, moto-camping, moto-ballade, moto-utilitaire...) depuis plus de trois décenies et je ne puis que confirmer, d'un autre point de vue, ce qui à été dit plus haut.
Cela fait belle lurette que je me suis fait à l'idée que je suis invisible pour les automobilistes. ...et de fait, je ne suis vraiment et réellement prioritaire à une intersection (même avec feux) que s'il n'y a personne. Cela m'a obligé d'ajuster mon interptétation du code de la route, condition de ma survie jusqu'ici.
Je peux rajouter un point de vue encore différent: Depuis récement, je roule aussi de temps en temps dans une voiture qui fait 1,20m de haut. 1,20 ce n'est pas haut: j'ai les yeux à hauteur des poignées de porte des monospaces et des garde-boues des camions. Et bien, je suis à peine plus visible par les autres automobilistes que quand je suis en moto !!! Je ne dois mon salut que par l'originalité du look de ma petite voiture . Ce qui me confirme que "l'on ne voit que ce que l'on s'attend à voir". C'est le cerveau qui fonctionne ainsi. Il faut un entrainement et une vigilance toute particulière pour modifier ce fonctionnement de base.

Je ne ferai que confirmer ce que dis plus haut. Ce n'est pas "je ne vous avais pas vu" c'est "je ne vous ai pas regardé"

Je roule de temps en temps ( depuis presque 10 ans) en véhicule, bas, ancien, bordeau claire et les gens ne voit pas non plus.
Pourtant c'est loin d'être courant et plutôt voyant au milieu des voitures sombres.

Mais en fait il ne regarde pas.

Je me souviens d'un carrefour où je vois arriver une voiture sur ma droite où il y a un énorme STOP.
Sentant venir le coup je regarde la tête du conducteur. Il regarde à droite, encore à droite, toujours à droite... là je commence à me dire "non, il ne va pas y aller quand même"... et puis il démarre.
Mes pneux ont fait iiiiiii et là j'ai vu sa tête enfin se tourner vers la gauche... avec une tête d'ahuri "ho une voiture d'où sort-elle? Surement qu'il roulait trop vite" Alors que je surveillais cette andouille depuis plusieurs secondes.

C'est un carrefour réputé dangereux alors qu'il est en zone 50 et avec un visibilité parfaite. Je ne comprenais pas pourquoi, maintenant je sais, il y a des émanations de gaz débilitant.

Gill' a écrit:

epuis récement, je roule aussi de temps en temps dans une voiture qui fait 1,20m de haut. 1,20 ce n'est pas haut: j'ai les yeux à hauteur des poignées de porte des monospaces et des garde-boues des camions.

C'est quoi comme caisse?

+1 sylvain pour les Whodunnit et les awarenestest.
J'aime particulièrement l'ours en moonwalk et surtout, pour nous, le BankJob qui concerne particulièrement les cyclistes que nous sommes.

Une analyse est que la voiture est devenue tellement routine qu'on la pratique en mode "cerveau off" et qu'on ne consacre plus à la conduite la concentration requise. Elle seule permet d'être disponible à l'imprévu. Le côté non prioritaire de la conduite est illustré par les occupations qu'on se sent obligé d'y ajouter (téléphone, maquillage, rasage, sms, café, etc.)
Si la voiture était moins routine (grâce à la trouille, au risque, à l'inconfort), on se reconcentrerait vite fait. Exemple: les radars: gros risque, grosse peur, concentration maxi. Mais concentration sur une seule chose égale oubli des autres: voir l'effet des radars de feu rouge par exemple.

A force de pratiquer le vélo droit comme couché, j'en suis venu à considérer systématiquement que je n'ai pas la priorité tant que le conducteur en face ne m'a pas regardé dans les yeux. Trop de mauvaises surprises qui auraient pu mal se terminer.

PUJ a écrit:

j'en suis venu à considérer systématiquement que je n'ai pas la priorité tant que le conducteur en face ne m'a pas regardé dans les yeux

Oui, c'est pour ça que les low racers ...

Nous ne sommes pas les seules victimes de "moments d'absences" des automobilistes : les cas où ils se télescopent entre eux parce que 'je ne vous avez pas vu" sont innombrables

Je n'ai pas arrêté de répêter à mes enfants (et à ma femme) que ce n'était pas parce que le petit bonhomme vert était allumé qu'ils pouvaient traverser ... (oui, je sais, je suis chi.)

Ha parce que c'est pas quand il est rouge qu'il faut traverser ?

LAF ! ! ... !

Le début de la sécurité, c'est effectivement de partir du principe qu'on n'est pas vu, pas pris en compte ou pas respecté. C'est vrai en vélo (pire pour les LR), à pied, à cheval, mais moins en voiture, où la marge de sécurité est plus grande ( presque tous les conflits de circulation des voitures sont réglés par l'infrastructure et en plus, t'es protégé).

Si tu pars de ce principe, tu ne t'engages qu'avec une solution d'évitement prête, et donc tu t'en sors tout seul.

Vécu pas plus tard qu'hier sur un rond point grand gabarit: je suis sur l'anneau à bonne vitesse, arrivent deux voitures de l'avenue à droite. La première OK: j'ai vu le gars me regarder, il va vite et il a le temps de passer sans me gêner. Mais je ne sens pas celui qui le suit, je l'ai pas vu me regarder et si tout contineu comme ça, ça va pas être loin. Dans les deux secondes qui suivent, je prépare l'évitement (coup d'oeil arrière pour savoir si je peux éviter vers la gauche et préparation du freinage) et là, il me voit et pile. Tant mieux. Mais s'il avait continué sans regarder, ça m'aurait juste énervé: pas grave, j'étais hors de portée.

Deuxième astuce: ne pas éviter à priori, faire comme si. S'il m'avait vu freiner, c'était une invitation à passer. Donc même si on est prêt à laisser passer (pas fou) ne pas le montrer tout de suite, sinon on se fait piétiner.

Je ne sais pas combien de fois j'aurais été à l'hosto sans cette méthode.

@modo: on laisse ça là ou on met ça dans les ronds points? A votre bon coeur

sur le « je vous avais pas vu », une très intéressante analyse d'un pilote de chasse (et cycliste) sur un site anglais londoncyclist.

Très instructif sur les "trous" dans la vision et les méthodes à en tirer.

.

laf_ange a écrit:

Ha parce que c'est pas quand il est rouge qu'il faut traverser ?

LAF ! ! ... !

Qu'il soit vert ne suffit pas, il faut vérifier qu'iln'y a pas de danger (des bagnoles qui foncent, etc ...)

Laissez moi un peu de temps, je traduis.

PREMIERE PARTIE DE TRADUCTION

CE QU'UN PILOTE DE LA RAF PEUT NOUS APPRENDRE SUR LA SECURITE ROUTIERE.
Source : Londoncyclist

« Désolé, mon gars, j’t'avais pas vu ». C'est l'éternel refrain des conducteurs dans tout le pays. Est-ce parce qu'ils sont imprudents et dangereux ou est-ce que vraiment, ils n'ont rien vu ?
D'après John Sullivan, de la Royal Air Force, la réponse peut avoir des répercussions importantes sur la manière dont nous éduquons les conducteurs et sur la manière de rester en sécurité sur la route pour les cyclistes.
John Sullivan est à la fois pilote de la Royal Air Force avec plus de 4000 heures de vol dans sa carrière, et cycliste passionné. Il est expert en matière d'accidents et a contribué à de très nombreux rapports. Les pilotes de chasse doivent faire face à des vitesses de près de 2000 km/h. Le moindre accident est analysé pour en tirer des leçons utiles.

NOS YEUX N'ONT PAS ETE CONÇUS POUR LA CONDUITE
Nous sommes le résultat de centaines de milliers d'années d'évolution. Nos yeux et la manière dont le cerveau traite les images qu'ils reçoivent sont très bien adaptés à la chasse à l’antilope sans méfiance et à la détection des menaces telles que les tigres à dents de sabre.
Ces menaces ont à peu près disparu et ont été remplacées par des véhicules qui nous arrivent dessus à grande vitesse. Et ça, on n'y est pas encore adapté.

Pourquoi ?

La lumière pénètre dans nos yeux jusqu'à la rétine. Elle est ensuite convertie en impulsions électriques que le cerveau décode comme des images. Seule la minuscule partie centrale de la rétine, appelée fovéa, est capable de créer des images à haute résolution. C'est pourquoi nous devons fixer quelque chose pour voir précisément.
Le reste de la rétine manque de précision mais ajoute la vision périphérique. Cependant à 20° d'écart avec l'axe de votre vision, votre acuité visuelle n'est que de 1/10ème de ce qu'elle est au centre.

ESSAYEZ CE TEST QUI FAIT PEUR POUR VOIR LA FAIBLE ACUITE DE VOTRE VISION PERIPHERIQUE
1. placez-vous à 10 m d'une voiture ;
2. déplacez votre regard et regardez à une largeur de voiture à droite ou à gauche de la voiture ;
3. sans ramener les yeux, essayez de lire la plaque de la voiture ;
4. recommencez le test à 5 m.
Ce test vous montre ce que vous êtes capables de voir sur le côté de nos yeux.

Ça ne veut pas dire que nous ne pouvons rien voir avec notre vision périphérique - bien sûr que nous voyons. En entrant dans un rond-point, vous aurez du mal à ne pas voir un énorme camion qui vous arrive dessus, même avec l'angle de votre œil - évidemment plus l'objet est énorme, plus on a de chances de l'apercevoir. Mais verriez-vous un motard ou un cycliste ?

C'EST LA QUE LES CHOSES DEVIENNENT INTERESSANTES

Quand vous tournez la tête et le regard pour faire un tour d'horizon, vos yeux ne sont pas capables de balayer la scène et de tout voir. Au lieu de cela, ils procèdent par petits sauts (appelées saccades) et par petites pauses (appelées fixations), et il n'y a que pendant les pauses qu'une image est captée.
Votre cerveau comble les lacunes en combinant les images et la vision périphérique et en partant du principe que ce qu'il y a entre deux images doit être la même chose que ce l'on y a vu.
Ça peut paraître fou, mais en fait votre cerveau bloque l'image qui est reçue pendant que vos yeux bougent. C'est pour cela que votre image n'est pas floue comme lorsque vous regardez à travers la vitre d'un train en marche.
La seule exception à cela, c'est lorsque vous suivez un objet en mouvement.

UN AUTRE TEST A FAIRE
Si vous n'êtes pas convaincus, essayez ce test :
1. regardez-vous dans un miroir ;
2. regardez alternativement votre oeil droit et votre oeil gauche à plusieurs reprises ;
3. est-ce que vous voyez vos yeux bouger ? Vous ne pouvez pas.
4. Répétez l'expérience avec un ami et regardez le. Vous verrez ses yeux se déplacer par saccades.

Vous ne pouvez pas voir vos yeux bouger parce que votre cerveau efface les images tant que vos yeux sont en mouvement. Cela s'appelle le masquage saccadé.
Dans le passé, ça nous a bien servi. À la chasse aux antilopes, c'était éviter que notre cerveau soit surchargé par des détails accessoires et trop d'images floues inutiles.
Mais que se passe-t-il quand ce système est utilisé dans une situation moderne comme un carrefour ?

POURQUOI NOUS NE VOYONS PAS LES MOTARDS ET LES CYCLISTES ?
Dans un carrefour, il n'y a que les pires chauffards qui ne regardent pas dans les deux directions pour vérifier ce qui arrive. Toutefois, il est tout à fait possible que nos yeux sautent un cycliste ou un motocycliste.
Plus le véhicule est petit, plus il y a de chances qu'il tombe dans une saccade.



Ce n'est pas dû à une imprudence, c'est plutôt la capacité humaine à voir tous les détails dans une saccade. C'est une des raisons de la fréquence de l'excuse « désolé mon gars, je t'avais pas vu ».
Plus notre tête va vite, plus les saccades sont grandes et les pauses petites. Et plus grandes les chances de manquer un véhicule.
On efface effectivement des objets visibles, avec notre cerveau qui recompose les images.
En plus, on a tendance à éviter les angles du pare-brise. Les piliers du pare-brise créent donc un angle mort encore plus grand. On appelle ça la sectorisation du pare-brise.

FIN DE LA PREMIERE PARTIE

A SUIVRE

Un video assez connu
https://www.youtube.com/watch?v=Ahg6qcgoay4

prévention anglaise
https://www.youtube.com/watch?v=Rz-ph32CnJA

DEUXIEME PARTIE DE TRADUCTION

LE DANGER D'ECOUTER DE MUSIQUE
Nos oreilles contribuent à nous donner une image de notre environnement. Cependant, à l'intérieur de nos véhicules ou si nous écoutons de la musique, notre cerveau n'a pas accès à ces informations utiles. De plus, les vélos sont quasiment silencieux et ne peuvent être entendus par les conducteurs de voitures.

COMMENT LES ACCIDENTS ARRIVENT
Vous conduisez seul. Vous arrivez un carrefour en remarquant qu'il n'y a pas de circulation. Vous regardez à droite et à gauche et vous vous engagez. Soudain, vous entendez un coup de klaxon et une moto apparaît soudainement devant vous et vous évite de justesse.
Que s'est-il passé ?
En arrivant, vous ne pouviez pas voir qu'il y avait un autre véhicule qui arrivait vers vous dans une trajectoire de collision parfaite. Le manque de mouvement relatif n'a pas alerté votre vision périphérique et comme la moto a pu être masquée parce qu'elle était proche du coin pare-brise, vous l'avez complètement manquée.
Trompé par un faux sentiment de sécurité, vous avez regardé rapidement à droite et à gauche pour éviter de quitter des yeux ce qui se passe devant vous, et vos yeux ont proprement sauté le véhicule en approche, d'autant plus qu'il était proche des montants de pare-brise. Le reste du carrefour étant vide, c'est avec cette image que votre cerveau a comblé les vides ! Ça fait peur, hein ?

Vous n'avez pas été inattentif - mais vous avez été inefficace.

De plus, si vous ne vous attendez pas à ce qu'il y ait un cycliste, votre cerveau est davantage susceptible de passer directement à la conclusion que la route est vide.

FIN DE LA DEUXIEME PARTIE
SUITE A SUIVRE

TRADUCTION TROISIEME ET DERNIERE PARTIE

MAINTENANT QUE VOUS ETES PREVENUS, COMMENT FAIRE ?
Un homme prévenu en vaut deux, alors voici ce que nous pouvons faire :

LES CONDUCTEURS :
• ralentissez à l'approche d'un rond-point ou d'un carrefour. Même s'il n'y a personne à première vue. La variation de vitesse vous permettra de voir des véhicules qui sinon seraient restées invisibles ;
• un coup d'oeil n'est jamais suffisant. Vous devez être aussi méthodique et appliqué qu'un pilote de chasse. Fixez au moins trois points différent le long de la route, à droite et à gauche. Vérifiez au près, à mi-distance et au loin. Avec l'habitude, cela va très vite et chaque pause ne dure qu'une fraction de seconde. Les pilotes de chasse appellent ça une vérification périphérique et c'est vital à leur survie ;
• regardez toujours au moins deux fois à droite et à gauche. Cela double vos chances d'apercevoir un véhicule ;
• attachez-vous à regarder au plus près des montants de pare-brise. Encore mieux, penchez-vous un peu en avant quand vous regardez à proximité de ceux-ci. Soyez conscients que montant le plus proche vous masque le plus grand angle de vision. Les pilotes de chasse disent : « bouge ta tête sinon t'es mort » ;
• Vérifiez votre trajectoire : en changeant de file, vérifiez vos rétroviseurs et en dernier, fixez l'endroit où vous voulez aller ;
• roulez avec vos phares. Les lumières ou les vêtements brillants sont toujours plus faciles à détecter que les couleurs sombres qui se fondent dans le paysage ;
• sachez qu'il est particulièrement difficile de repérer les vélos, les motos et les piétons quand il fait sombre et que le contraste est réduit ;
• gardez votre pare-brise propre - c'est déjà assez difficile de voir les autres sans y ajouter un pare-brise sale. On ne voit jamais un pilote de chasse avec une verrière sale ;
• enfin, ne soyez pas ridicule : si vous êtes en train de regarder votre téléphone mobile, vous êtes incapables de voir autre chose. Non seulement vous êtes probablement en train de regarder vers le bas sur vos genoux, mais vos yeux sont focalisés sur une distance inférieure à 1 m et donc incapables de voir loin. Même si vous relevez la tête, ça prendra un peu de temps pour que vos yeux s'accommodent - et c'est un délai dont vous ne disposez peut-être pas.

CYCLISTES ET MOTOCYCLISTES :
• prenez en compte le risque d'être dans une saccade. Les vêtements brillants et les lumières vous aident. En particulier, les LED clignotantes (à l'avant et l'arrière) sont particulièrement efficaces pour les cyclistes car elles contrastent et le clignotement attire la vision périphérique de la même manière que le mouvement. Il n'est pas inutile de les utiliser aussi de jour. (Surtout quand elles sont rechargeables)
• la faible vitesse relative des vélos fait qu'ils sont beaucoup plus vite sujets à être heurtés par un véhicule qui vient sur leur trajectoire. Tournez cela à votre avantage : dans un carrefour, regardez la tête du conducteur qui s'approche ou s'est arrêté. La tête du conducteur s'arrêtera et fixera sur vous s'il vous a vu. Si sa tête tourne sans se fixer sur vous, il est fort probable que vous soyez dans la saccade : vous devez alors vous attendre à ne pas avoir été vu et à ce qu’il ne s'arrête pas !
• Sachez qu'avec un soleil bas, un pare-brise sale ou trempé par la pluie il est probable que les conducteurs aient plus de mal à vous voir ;
• les moniteurs de vélo le disent depuis des années : écartez-vous du bord car les conducteurs regardent plus dans leur axe que sur les côtés.

QUE FAIRE AVEC NOS FAIBLESSES HUMAINES ?
Les révélations de John Sullivan et ses suggestions sont excellentes. Toutefois, elles reposent sur la capacité des conducteurs à changer leurs habitudes. Personnellement je pense que, à l'inverse des pilotes de la RAF, il y a peu de chances que les conducteurs changent leur comportement. C'est pourquoi je suggère que c'est une raison de plus pour procéder à des aménagements de sécurité sur nos routes, à l'image de l'infrastructure cyclable hollandaise.

Deux conclusions importantes pour les cyclistes : accroître votre contraste vous aide à être vu. Pensez aux lampes qui flashent. Et aussi, pensez à l'importance d'un bon positionnement sur la route.

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FIN DU TEXTE de londoncylist

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