Tentatives de record de l'heure

1h15 c'est au cas ou la tentative du record de l'heure dure plus longtemps ??

Finalement, j'ai parlé trop vite pour inviter des gens... On entre pas facilement au CERAM à priori... Donc pas de spectateurs possible... Désolé...

1h15, c'est par sécurité, et pour pouvoir filmer un peu l'incrustation dans son "ristretto" assez ristrett comme son nom l'indique, puis la fin lorsqu'il va agoniser à côté de l'engin après 1h d'effort...

Salut !

Marc

Pour ce genre d'évènement, une location de caméra semi-pro avec un pack externe ne serait pas de trop. Une 3CCD à disque dur et en HD si possible.

Courage pour le record, il va faire chaud dans la boîte!

Bonjour à tous,

Voici quelques informations pour ceux qui s’interrogent sur le CERAM.
C'est en 2003, que le Groupe de design automobile Pininfarina à fait l’acquisition des installions du CERAM qui est le Centre d’Essais et de Recherche Automobile de Mortefontaine.
Pour s’y rendre, c’est à 40 km au nord de Paris via l'autoroute A1 ( Sortie 7 Chantilly / Survilliers / Fosses / Senlis. puis suivre la D16 et la N17 en direction de Senlis. A Pontarmé, prendre à droite la D607 et suivre direction C.E.R.A.M. / Mortefontaine.

C’est (hélas) un lieu très confidentiel…
Quelqu’un aurait-il moyen pour obtenir des accréditations d’entrée ?

La tentative de record de l’heure qui va se tenir ce WE a Mortefontaine me passionne, d’autant que pour une fois ce ne sera pas sur le sol des USA et si proche de nous.

Et je ne dois pas être le seul à me sentir frustré que cette tentative puisse s’organiser hors de nos regards d’enthousiasme.

Est-il donc possible qu’un tel évènement se déroule dans la catimini d’un huis clos devant la présence d’une simple caméra amateur, sans le relai médiatique d’une équipe de télévision et l’absence de public ?

Devra-t-on se plaindre que le vélo couché et les HPV continuent de vivre dans la frustration de leur marginalité si on ne profite pas des occasions à jouer les coups de pouce de popularité ?

Vite envoyez les invitations. On arrive !


Dominique Perruchon

Donc, la tentative a échoué...

Celà dit, Francesco et son Ristretto ont du potentiel, c'est sûr... Il ont roulé notamment 2 tours (6km) entre 85 et 91 km/h (GPS) sans que Francesco ne dépasse 171 pulsations/minutes, et il est capable de rouler 1h à 185 pulses...

Le problème c'est que le Ristretto est trop instable... S'en est suivi 2 chutes à 65 et 85 km/h que j'ai pu vivre en direct dans la voiture suiveuse... L'une d'elle à + ou - bien été filmée par J.-C Gosselin... Très impressionnant... Celà dit, pas de bobo pour le pilote, et la machine s'en sort assez bien aussi...

Il faut à l'évidence retravailler sur le Ristretto... Mais Francesco reste confiant pour faire un exploit l'été prochain... 90 km semble tout à fait possible si la stabilité est là...

J'ai plein de photos et video, et d'autres en ont aussi... Malric, Dominique, Jean-Charles, Jean-Michel... On va essayer de rassembler tout ça et de le rendre dispo sur le net quelquepart...

Je vais aussi tenter un petit compte-rendu... A moins que Dominique ne s'y colle... Je trouve qu'il écrit très bien...

Salut !

Sus Tarmac

as tu une précision ..
au bout de combien de temps ...ou de metres ..il atteint la vitesse de 90 km??
et pour que celà devienne une moyenne ?
car il s'agit bien d'un record départ arreté ??
quand on voit sur une tentative perso de l'heure ..le temps écoulé depuis le départ pour déjà rouler a 33 de moyenne !!
mais 9O km !!!sur qu'il ne doit pas falloir envie de se gratter !!
mais chapeau ..vivement les photos et comments
qu'un a t'il une idée des watts nécessaires ??
Papy volant

Lors de la première tentative, le 11 au soir, Francesco a atteint facilement 85 km/h en 1200m, ce qui est très rapide. Le 1er tour (2931m à la corde) départ arrêté s'est fait en 2min 34 sec, soit 68,5 km/h de moyenne. Ensuite, le vélo était trop hermétique, et de la buée s'est formée très rapidement sur le carrénage, et il est tombé à cause de ça la première fois... Il faisait trop froid et humide (vers 20h30) au Ceram ce qui n'a rien arrangé...

Avec ce premier tour, pour faire 90 km, il aurait du rouler les 30 tours suivant à 91 km/h environ. Et pour battre le record (86.750 km) à 87,6 km/h. Ce qui semble tout à fait réaliste, au vu des différents essais fait ce week-end, pourvu que le problème de stabilité soit réglé... Et ceci, même au CERAM qui n'est pas idéal pour ce type de tentative, car les ligne droite sont en cuvette (3m de dénivelé selon le GPS à Jean-Charles Gosselin)...

Mais c'est sûr... Il y a encore plein d'inconnues... Et c'est pas gagné d'avance... Mais l'essentiel c'est d'y croire... L'espoir fait vivre... Et indépendamment de ce qui arrive ou de ce qui n'arrive pas, c'est l'attente qui est magnifique...

Salut !

Marc

Bonjour à tous,

Avant tout autre propos et se plonger dans l’analyse des runs de ce week-end, il y a un grand bravo à exprimer envers Francesco Russo et son équipe. Ce n’est pas si souvent que sur notre vieux continent, un challenger sérieux (qui plus est modeste, sympathique et courageux) se prend à oser devenir le meilleur.

Il faut également adresser un grand remerciement au CERAM et M. Guédon qui ont mis à disposition leur piste, leurs équipements et leur personnel, car sans eux rien n’aurait été possible.

La double démonstration vient d’ être donnée que le Ristretto et son pilote concepteur, sont tous deux capables d’atteindre les très hautes performances permettant le record mondial de l’heure convoité.

Il faudra retenir que Francesco a réalisé ses probantes démonstrations sans avoir eu la possibilité d’un repos normal et avec poids psychique de deux très impressionnantes chutes (buée et crevaison), dont ni la conception matérielle, ni son pilotage, n’ont eu origine.

Preuve vidéo à l’appui et sous l’œil de l’observateur du CERAM qui était à mon côté dans le véhicule de poursuite, Francesco nous a gratifié d’une vitesse de pointe à 92km/h sur le cadran du GPS ! On peut sérieusement se mette à rêver qu’avec une démultiplication « moins tendre » le Ristretto pourrait venir jouer un 200 mètre canon et sans complexe, sur la belle ligne droite de Battle Mountain .

Notre privilège étant celui du bel anneau de Mortefontaine. Il faudra, c’est certain, revenir aguerri des expériences collectées.

Plus qu’un long discours je vous invite (ainsi que les sponsors) à regarder Francesco en action. A n’en pas douter il a tout pour devenir un très populaire champion.

http://video.google.fr/videoplay?docid=8659260576815659206

https://www.dailymotion.com/video/x2r45o_francesco-russo-hpv-ristretto-ceram_sport

Merci encore à toi et ton équipe Francesco.


Dominique Perruchon

salut a tous!

le francais n'est pas ma langue...vous devez avoir beaucoup d'imagination pour me comprendre...ok? - merci

le weekend sur le ceram etait superbe!
j'espere que vous avez eu fun:))

je suis desole que vous n'avez pas vu un nouveau record...il faut seulement attendre ancore un peu! be sure!

merci de vos aides et efforts, c'etait genial pour moi et mon team

toute le monde a fait des photos et des videos...je voudrais les avoir, si possible, d'accord?

francesco russo
längimoosstr. 15
ch-3075 rüfenacht
suisse

a la prochaine....francesco

Je pense pas qu'il faudra attendre longtemps avant que les records tombent! l'engin est magnifique. J'espere juste que l'on pourra assister en live aux prochaine tentatives...
Déja un grand grand bravo pour ces premiers essais qui semble bien prometteur!

Laurent

Chronique d’un Week-end pas comme les autres
Tentative de record du Monde de distance horaire
pour Véhicule à Propulsion Humaine.
les 11 et 12 août 2007 sur la piste du CERAM à Mortefontaine


C’était entendu, Marc Tauss et Malric Leborgne avaient acceptés de répondre à mon enthousiasme. Pour l’échange d’un peu de participation et de savoir vivre, j’étais intégré au cercle rapproché de la tentative de record horaire du Suisse Francesco Russo, sur la très confidentielle piste du CERAM (à Mortefontaine près de Senlis).

A l’heure convenue, et même en avance ce samedi 11, j’étais à la sortie de métro Nation, pour accueillir Malric sur le sol parisien et le conduire jusqu'à la piste de Mortefontaine. Le guidage du GPS nous ayant mené sans encombre, nous sommes les premiers à nous présenter au poste de garde du circuit vers 17h. Equipé d’un talkie-walkie de sécurité, remis par le sympathique pompier de service, ce dernier nous guide au travers du dédale de pistes pour nous conduire au pied de l’anneau de vitesse.

D’un bref constat il devient évident que, même s’il est du meilleur aspect et entretien, le revêtement d’une piste automobile n’est pas celui d’un vélodrome moderne. La jonction entre le bas plan et la partie inclinée laisse, en particulier, apparaître une jointure dans laquelle il faudra éviter de rouler. A peine avions nous convenu à prendre référence du parcours de record, sur l’axe médian de la bande interne et plane de l’anneau, que surgissait le van Volkswagen jaune de l’équipe du challenger Suisse.

Le temps d’une rapide présentation de Francesco, de ses trois aides et d’une chaleureuse retrouvaille entre Marc Tauss et Malric, il est aussitôt décidé d’établir le camp de base en sortie de la courbe ouest. Ceci afin de permettre la plus longue ligne droite possible pour lancer de « Ristretto ».

Dès les premiers échanges, la communication générale s’instaure naturellement dans un conglomérat des origines et connaissances linguistiques de chacun. L’engin de record rutilant, superbe et immaculé est délicatement sorti du van. Sa finition et la qualité de son ajustement remarquables, donnent immédiatement confiance. On est loin des approximations qui caractérisent certaines machines vues sur Internet. L’ensemble homogène est d’une simplicité aboutie ou chaque détail a été minutieusement pensé. C’est normal puisque c’est un vélo…pas comme les autres.

Jean-Charles Gosselin arrive à son tour. Fidèle à sa réputation il est venu à la force des mollets. Lui succèderont, quelques autres proches de la bicyclette allongée, le responsable de piste du CERAM puis le chronométreur de la fédération cycliste.

Tandis que s’effectue l’étalonnage précis du tracé de record et la vérification soigneuse de la bande de roulement qui va servir à la tentative, on commence à vérifier et mettre le «Ristretto » en condition. Ces opérations comportent en outre le gonflage des pneus à 8 kg, l’ajustement de la roue arrière et des carénages internes. L’ambiance familiale de l’équipe de Francesco Russo renforce le caractère dévoué et prévenant que chacun prend à sa tâche. Francesco, lui-même, ne compte pas son énergie à s’affairer dans le rôle de mécanicien préparateur.

Jean-Charles et Marc, en tant que contrôleurs de record accrédités, s’occupent des milles détails propres au respect des règlements internationaux. Malric, attentif à tout, s’interromps juste pour répondre aux appels téléphoniques de son épouse qui est sur la route des vacances.

Le chronométreur a terminé son installation quand peuvent s’envisager les premiers essais de roulage. Francesco ajuste son casque de ski (gain de place oblige). Il met ses gants et vérifie la liaison radio dont sa discrète et souriante compagne assure le fonctionnement. Presque au ras du sol Francesco se harnache et parfait sa position au fond de la coque de son engin. Ajustage mécanique optimum oblige, les premiers tours de pédale laissent entendre, amplifié par le carbone, le frottement de la chaîne sur le cache du grand pignon. Avec aisance, Francesco maîtrise sa machine de record. Il roule sans carénage et tel une barque qui filerait très vite sur l’eau, emprunte pour la première fois le tracé du CERAM. Au bord de la piste les observateurs attendent, curieux, le retour de l’étrange pédalo. Le regard concentré Francesco passe devant son team, vers lequel il glisse un petit signe rassurant de la main. Le bruit cadencé de la mécanique rythme cette première découverte de l’engin en évolution. Tandis que sa compagne lui envoie ses encouragements avec le talkie, Francesco se présente pour un second passage à allure croissante. Au troisième tour il se montre très décontracté, mais plus concentré et toujours plus vite au quatrième. On installe les chaises au bord de la piste, à la fois pour apprécier le décor sylvestre et reposant qui entoure les installations du CERAM et aussi parce que silencieusement la confiance monte.

Le huitième tour, à 100 mètre prêt, ne sera pas bouclé. Le jeune mécanicien se rue sur la bicyclette de Marc pour aller rejoindre l’équipage arrêté. La chaîne vient de sauter dans la phase de décélération. Francesco revient tout de même radieux au guidon du vélo de service tandis que le « Ristretto » poussé vers le coin atelier, gémit un lourd et rythmique bruit de frottement.

Il faut réajuster et renforcer la fixation de la roulette de renvoi du grand plateau. Jean-Charles, de son côté, commence la rédaction minutieuse des documents officiels pour la tentative de record. Le temps de la journée s’envole doucement et un début d’ambiance fébrile s’instaure au sein du team Suisse. Sans même pouvoir se reposer, Francesco prend la directive des réparations. Les supporters, dont je fais partie et contraints à l’inaction, accroissent sans doute involontairement la nervosité retenue du moment… Le contretemps mécanique oblige Francesco à reprendre un tour de roulage sans même pouvoir toucher un seul instant le lit pliant ou il aurait du se reposer. Rechargé d’une simple ration liquide et d’un petit tube de nourriture énergétique fourni par un de ses sponsor, il est déjà bien tard quand on ajuste le magnifique profil aérodynamique du « Ristretto » pour y enfermer son pilote. Il n’y a pas de vent, la température douce fraîchit lentement.. Le traditionnel ruban adhésif verrouille hermétiquement les deux demi-coques de l’engin. L’air que Francesco respire est conduit depuis une canalisation qui mène de la pointe de l’engin jusque devant son visage. Une tendre attention entoure la machine impressionnante et son dompteur qui sont à quelque millimètres de la ligne qui va déclencher le comptage.
Malric, Marc et un ami montent dans la voiture de contrôle et d’appel sécurité qui va suivre le « Ristretto » tout au long de sa tentative de record de l’heure. Tel un avion de chasse on retire les cales qui maintenaient le « Ristretto » que seul maintenant retient entre ses jambes, le jeune mécanicien qui s’est équipé de rollers. Francesco Russo donne ses premiers tours de jambe officiels. Sa machine lui obéit en traînant pour quelques mètres son serviteur en roller qui lui garantit l’équilibre de départ. Rapidement, l’accélération devient importante et il devient impossible de suivre, malgré la fougue du skater. La voiture de service s’élance, à son tour, à la poursuite du minuscule bolide blanc. Tandis que l’attente commence, chacun prend sa place et son rôle autour de la piste.

C’est un feulement d’air et de cliquetis énergiques qui accompagne le premier passage puissant de la machine carénée. Son pilote corrige attentivement les écarts de cap dus au rythme soutenu du pédalage. Le bruit de la voiture suiveuse donne toute la mesure de la haute vitesse à laquelle se déroule l’évolution. Ils ne sont déjà plus qu’un point qui disparaît dans le virage Est de l’anneau.

Moins de deux minutes plus tard un bruit terrible résonne depuis le virage Ouest. Pendant trois ou quatre longues secondes, tel des arbres que l’on abat, un effrayant bruit de glissade parvient, très fort, jusqu'à la base. A peine le silence retombé, le véhicule de secours et le van s’élancent. Je me précipite angoissé et bat certainement un record (de peur) sur le vélo de service pour me rendre sur les lieux du drame.

Juste après voir engagé la seconde moitié du virage Ouest, le « Ristretto » gît dans l’herbe au ras d’un panneau de position. Francesco est indemne, mais on devine sa peur rétrospective en contemplant les impressionnantes traces de glissades qui, sur une quarantaine de mètres, montent jusqu'à mi hauteur de la piste relevée.

C’est la buée qui a envahi son habitacle et rendu le pilotage impossible. Il a quitté sa trajectoire à près de 85 km/h. Le relevé hygrométrique lisible depuis le bord de piste affichait 84%. L’air dense d’une fin de journée d’été maussade, aura eu raison d’un record certainement à portée. Autour de Francesco, chacun y va de son message amical pour se forcer à ne pas être conscient du danger avec lequel il vient de jouer.

Le « Ristretto » porte maintenant sur son flanc gauche les stigmates du combat difficile pour lequel il s’est engagé. Le cœur lourd, on le monte précautionneusement et silencieusement dans le van de l’équipe. Il est déjà tard lors du retour à la base ou le chronométreur remballe son matériel et ne peut léguer que les 68,380Km/h d’un premier tour départ arrêté.

On interroge les responsables du circuit pour obtenir la météo du lendemain. Francesco sait maintenant que la récompense de son lourd travail vient de lui échapper. Tandis que Malric et Marc lui parlent avec optimisme des éventuelles incertitudes, heureuses, des conditions météorologiques du lendemain, je l’observe regardant ses bras, ses coudes et ses jambes. Je devine les pensées profondes qu’il partage avec ses proches qui restent dans le silence.

Chacun se salue et se donne rendez-vous au lendemain. Malric et moi rentrons vers la capitale ou j’irai, train de ses vacances oblige, le déposer au métro à 6h30 le lendemain matin.

Gonflé à bloc par ses supporters, le team de Francesco Russo est de retour au CERAM, dès la fin de matinée du dimanche. On me dit qu’il à bien dormi mais qu’il s’est peu alimenté.

Il est midi quand on réajuste autour de lui, l’étroit carénage du « Ristretto ». Le rituel de l’enfermement hermétique, des cales, du départ guidé par rollers est bien rôdé. Axée au centre de la piste, la machine reprend vie. Elle s’élance pour redonner la confiance qu’elle mérite. Moins de 100 mètres plus loin elle vient pourtant se coucher doucement sur l’herbe, toujours côté gauche. La chaîne à déraillée. A peine libéré de son habitacle Francesco se précipite pour la remettre en place.

On reprend le cérémonial du lancement. Francesco veut enchaîner les tours. Au volant de la voiture suiveuse, j’ai à mon côté un jeune commercial du CERAM ce jour promu responsable de la piste. Nous observons avec attention le franchissement de la zone des 70 km/h ou le « Ristretto » se révèle relativement instable et délicat à maîtriser avant de pouvoir redevenir plus franc au delà. Il est juste 13h quand, après trois tours révolus et au même endroit que la veille, le « Ristretto » chute et glisse longuement en faisant la toupie, toujours sur le côté gauche, à plus de 85 km/h sous mes yeux…. Armé de mon canif, pour couper les adhésifs qui maintiennent la coque supérieure, nous libérons au plus vite Francesco de son habitacle duquel s’échappe une forte odeur de caoutchouc brûlé. La crevaison de la roue arrière est immédiatement diagnostiquée. La glissade et les traces sont en tout points de violence similaires au déjà vécu de la soirée précédente. Francesco s’en tire, avec quelques contusions très superficielles. Sa tension se lit en filigrane derrière le sourire et l’expression invariable de sa gentillesse envers tous ceux qui l’entourent. Il s’excuse, tout en pudeur, de devoir renoncer à sa tentative et décider ne pas faire revenir le chronométreur.

Dès le retour à la base, Jean-Charles Gosselin prend la tête des opérations d’inspection de la machine. Une fois le carter de roue retiré on constate que le flanc gauche du pneu est venu frotter au bas de l’ouverture du carénage inférieur, engendrant une brutale, et très visible, crevaison latérale. Le responsable du CERAM et moi-même nous rejoignons à constater que cette fameuse roue arrière est, sur son axe vertical, très légèrement inclinée vers la droite de la machine. Est-ce la résultante de la chute du samedi ?

Francesco, maintenant plus décontracté, se tient pour la première fois à l’écart direct des opérations mécaniques qui s’engagent. On nous sert des pâtes froides, du gâteau et des fruits pour entretenir la forme. Pendant ce temps, Jean-Charles s’active au remplacement et au rodage des pneus. Après avoir déniché la lime idoine et salvatrice, dans la boite à outil de ma voiture, le même Jean-Charles va s’attaquer à revoir les jeux de passages des roues sur le carénage inférieur.

Aussitôt le travail terminé, Francesco est motivé par Jean-Charles et Marc pour profiter pleinement du temps qu’il reste de la journée, profiter de la météo qui demeure clémente, du circuit libre et tenter, au moins, un essai à blanc de cette ronde d’une heure qui nous réunit.

Très concentré, Francesco se remet en tenue pour un test mécanique de cinq tours. On dépose le « Ristretto » et son carénage sur la piste. Il s’y harnache avec cœur et détermination. Le départ est parfait, l’accélération est franche. Il prend le minimum de temps pour s’échauffer et s’engager dans un niveau de performance époustouflant. Derrière le volant de la voiture suiveuse je ne puis retenir d’exprimer l’exaltation du franchissement des 90 km/h, puis lors de la pointe à 92 km/h lue sur le cadran du GPS.

Une courte pose de demi sommeil accordé, Francesco reprend la piste sans carénage pour six tours d’échauffement pendant lesquels Marc, puis Jean-Charles se plairont à le suivre sur leurs vélos respectifs, en nous offrant un beau spectacle !

A la fin ce temps de décontraction, le « Ristretto » et son pilote sont placés en condition du record de l’heure. L’obligation d’un élan puissant va se solder par une mauvaise trajectoire et un faux départ. Immédiatement reparti dès que l’on eut décalé la ligne de chronométrage, Francesco Russo va donner instantanément toute sa puissance et franchir 70 km/h avant le kilomètre et plus de 80 Km/h peu après. A 1200 mètres nous le voyons brusquement relâcher son effort et freiner rapidement pour s’arrêter dans l’herbe, juste avant la passerelle. Francesco, aussitôt libéré de son habitacle, me confie avoir senti l’odeur au mauvais souvenir de caoutchouc brûlé. On comprendra aisément qu’il n’a pas voulu se risquer à chuter une nouvelle fois… D’un simple regard il apparaît que le pneu avant possède des traces de contact sur son flanc. Dans l’effort violent de la condition d’accélération du record, une certaine souplesse du train avant du « Ristretto » vient d’être mise en évidence.

Les premières gouttes de pluie d’avant l’orage préviennent, elles aussi, que c’est de toute façon la fin de la journée. Le week-end de record vient s’achever ici.

Resté assis dans sa machine sans vouloir la quitter, je sent que Francesco est triste et fatigué. Je lui donne, pour se remettre de son effort, une petite bouteille de limonade qu’il accepte volontiers. Il accepte également de poser avec moi pour une photo souvenir et pour laquelle il reprend son plein sourire.

Je suis très fier d’avoir croisé la route de ce magnifique garçon qui, même sans le titre qu’il convoite, possède déjà ceux du courage de la gentillesse et de la modestie.
A n’en pas douter que les quelques améliorations (levier de changement de vitesse entre autre) prévues à son « Ristretto », lui permettront d’aller là ou il veut.


Dominique Perruchon

Merci pour ce témoignage.

Oui, merci à Dominique pour son texte.

Je voudrais au moins juste encore ajouter une chose :

A priori, lorsque Francesco m'a demandé de venir assister à cette tentative de record, j'étais très sceptique quand à ses chances de succès...

Et après la chute de samedi, j'étais encore plus sceptique...

Mais après les essais de dimanche, et malgré l'autre chute, je suis désormais convaincu que Francesco peu réussir, moyennant quelques modifs assez mineures sur son véhicule.

Salut !

Marc Tauss

Je puis compléter mon jugement personnel à celui, ci-dessus, exprimée par Marc Tauss et particulièrement au propos de la conception aérodynamique de la machine de Francesco Russo.

J’ai eu, au cours de ma (longue) vie professionnelle, l’occasion de travailler à la soufflerie Eiffel. De cette période, j’ai eu la chance de profiter de l’enseignement amical de rudiments en mécanique des fluides dispensés par le savoir du grand aérodynamicien Lucien Romani. (Quel grand souvenir !). Cette petite expérience me permet de penser que le profilage du « Ristretto » est mieux optimisé à sa mission (évoluer entre 80 et 100km/h) que le tenant actuel du titre (Varna Diablo). Ceci est un premier point positif pour croire au succès.

Secondement : La qualité physique de Francesco Russo, que nous avons vu ce week-end évoluer, sans peine apparente, à plus de 90 km/h sans repos et le vécu de belles frayeurs, démontre qu’il est pleinement à la hauteur de son ambition.

Voici, en ce qui me concerne, deux bonnes raisons de croire à la possibilité du succès si Francesco revient avec une machine dont la préparation lui permet de respecter son programme de repos.

Avec ma plus vive sympahie.


Dominique Perruchon

merci pour ce recit Dominique! comme si nous y etions.
J'aime particulierement la façon dont le ristretto est lance. A ma connaissance c'est une 1ere cette utilisation des rollers. Ca permet un demarrage vraiment fluide!
Voila qui donne envie de tenter un record, d'autant plus que cette piste du ceram semble bien adaptee. Il est a ma taille ce ristretto?

dominique, merci beaucoup pour ton texte accurat.

quand je l'ais lit j'ais eu l'impression de revivre tous le weekend! je crois que quand je peux poussez le ristretto et le tenir sur route comme tu ecrit les histoires....je vais battre le record

je sais, tu as beaucoup de video (avec le crash a 90km/h) etc.

peux-tu s il te plait me l'envoyer sur dvd...aussi avec le photo? un amis va me faire un site internet....et j'ais besoin de material.

j'espere de pouvoir rouler chez ceram au plus vite possible avec l'aide de malric et votre support important. votre determination de me faire rouler apres chaque crash etait vraiment important pour moi! maintenant je n'ais pas le record mais je sais qu'il est beaucoup moin loins que 7 jours arriere.

merci a tous les nouveau amis!
francesco

Re-bonjour à tous,

Merci de vos compliments pour le reportage, mais c'est surtout Francesco Russo qui faut complimenter, et surtout encourager, pour la suite.

Bonjour à toi Marc la vipère,

Bravo pour ton intention de te lancer dans la course au record !

L'heure étant d'un domaine déjà bien en vue par Francesco, je te propose de t'attaquer au 200 m départ lancé. Ne te reste qu'a construire une belle machine pour ce faire. Valérie et moi te fournirons les macarons qui te rendront invincible. C'est promis !

Francesco est plus grand que toi. Donc moyennant une adaptation de la position, tu devrais parvenir à pédaler dans un Ristretto ( on pourrait même le faire plus petit pour toi et gagner du sCx). Quant à disposer à loisir de la belle piste du CERAM (qui se loue normalement 5400 E (HT) la journée), ce ne sera pas aisé.

Oui effectivement, le départ accompagné par un skateur est une des innovations proposées par le team suisse. C'est simple, efficace et très sécurisant.

Au plaisir de t'encourager.

Dominique Perruchon

Bonsoir Francesco,
Bravo pour ce que tu fais.
C'est la performance qui m'a amené au vélo couché et c'est avec beaucoup d'intérêt que je suis ton projet.
Je suis vraiment impatient de lire et voir la suite de tes exploits.
Tu fais partie de ces champions qui se font rares.
On a confiance en toi.
Reçois tous nos encouragements.
Denis

Merci au nom de tous pour ton chaleureux message Francesco.

Tu nous as fait vivre des moments exaltants et je serai présent et confiant si tu m’invites pour accompagner ton équipe dans sa revanche.

Comme déjà dit dans mon message privé, je t’expédie au plus vite l’intégral de mes vidéos sur DVD ainsi que mes photos pour ton Site. Pour les images du Crash du samedi il faudra t’adresser à Marc Tauss. Tu m'exuseras de ne pas avoir filmé celui du dimanche, mais on a préféré accourir au plus vite à ton secours. (On tiens beaucoup à toi).

J’espère que tu auras apprécié le petit montage que j’ai rapidement mis en ligne sur Google-video et Dailymotion à l’intention de tes sponsors et leur prouver ta capacité. (On totalise déjà 630 visionnages en moins de 72 h !)

Je reste convaincu que si tu n’avais pas eu le problème de roulette, qui a monopolisé temps et énergie, tu serais déjà peut-être champion ?

A très bientôt Francesco. Transmet mon amitié à tout ton team.

Dominique

j'ais vu quoi les allemandes penses (dans leur forum)...

avant le tentative quelcun a dit que avec ce velo tres couge il ne serait pas possible de faire 80km/h

et apres les tours en plus de 85km/h il a ecrit, que le faire 6km ou le faire une heure serait pas la meme....vraiment une riflession intelligente

on voit dans ton video que je n'etais pas tres fatique apres faire 4 tour en vitesse de record actuel! dimanche j'ais fait 92km/h avec tout l'aire vers le plexiglas et il etait pas trop chaud pour moi et j'ais eu beaucoup d'aire pour respirer...

je crois que voir le directement ou lire quelques factes est tres different!

c'est vraiment jolie voir que si marc, laurant et toi-meme pense que le record est possible.

saluti
francesco

Oui, nous avons confiance en ton potentiel et celui de ta petite équipe Francesco.
Personnellement, je suis très convaincu de la qualité de l’étude aérodynamique du Ristretto.

Est-il (ou une maquette) passé en soufflerie ou l’as-tu conçu empiriquement ? Dans tous les cas BRAVO !

Si nous disposions de temps, il serait très intéressant de le faire rouler avec des brins de laine sur l’ensemble de ses surfaces pour y visualiser la qualité laminaire des écoulements lors de tes efforts dynamiques. Peut-être trouverions nous moyen de le rendre encore plus fin et de lui donner un peu plus de stabilité ? Mais toi seul peu juger la qualité actuelle de ta machine et sa facilité de pilotage.

Lors de tes fins de runs, j’ai été effectivement surpris de voir que tu n’étais pas essoufflé. Il est vrai qu’on pas pu mesurer la vérité de ta fatigue au terme d’une heure d’effort continu enfermé dans la machine. Mais j’ai été frappé du fait que tu n’as pratiquement jamais pris le temps de te reposer entre tes temps de roulage. Il faudra que tu puisses tu y parvenir normalement la prochaine fois.

Reçois mon admirative amitié.

Dominique Perruchon

Merci à un grand monsieur du cyclisme pour cette tentative.Autant de gentillesse,de courage,Félicitation.les records sont à portée de main.Et merci à tous les passionnés qui nous ont permis de vivre cet événement quasiment en direct.Bravo,felicitazione Francesco e buena fortuna

Meme si l'on a dépassé l'ere de l'empirisme , le domaine de l'aero n'est pas encore une science tout a fait cartesienne et une forme semblant efficace a l'oeuil ne l'est pas forcement sur le terrain . Et ce n'est pas forcement une question de moyens au vu des soucis aéro de l'équipe honda de formule un dus semble t'il a une soufflerie mal étalonnée .
Un des grands merites de Francesco est de ne pas avoir cèdé a la facilité en plagiant le varna diablo , la coqueluche du moment dans le petit monde des records . Son concepteur semble avoir eu la main heureuse mais cela a engendré beaucoup de clones si bien que l'on assiste plus a un affrontement d'athlètes , avec toutes les derives que cela peut engendrer , que de concept . Le ristetto rejoint avec eivie le clan des pretendants sérieux tout en restant anticonformistes .

Bonjour Olivier 54,

Oui la maîtrise concrète des lois de la mécanique des fluides offre encore de nombreux champs d’investigations.

La grandes difficulté pour l’automobile de course c’est de pouvoir, sur l’ensemble de sa plage de performances, modéliser la corrélation des écoulements (externes et internes) en fonction de la multitude des variations d’appui et de déplacement des masses qu’il peut subir en condition. On doit de surcroît prendre en considération l’influence de l’évolution d’autres véhicules autour de celui étudié. C’est donc extrêmement complexe de définir le profil d’une automobile de compétition et pire pour une moto ou l’influence de la masse et des déplacements du pilote tiennent un facteur prépondérant.

Pour le cas d’un vélo de record horaire, les paramètres d’évolution ont la chance d’être bien plus restreints. Il est étudié pour une plage d’évolution étroite et déterminée, ne sera utilisé que seul en piste et par vent nul. De plus, il n’a pas de besoin dynamique pour sa tenue de route et la stabilité de son freinage. C’est donc l’objet « idéal » pour la mise en application des connaissances du domaine théorique maîtrisé.

En clair, on sait que les formes en boules avant et arrière fuyant on un meilleur Cx sur dans la plage 80/100 Km/h que celles en pointe et arrière court. En outre, le "Ristreto" profite d'un maitre couple inférieur à celui du Varna.

C’est donc, pour qui veut conquérir le record de l’heure, une erreur de plagier le Varna (qui à d’autres qualités par ailleurs). Le « Ristretto » est donc en vérité très conformiste aux lois de la physique. Francesco Russo à très bien maîtrisé son étude, de laquelle vous me permettrez (soutien oblige) de ne pas dévoiler tous les petits plus que j’y ai relevé.

Très cordialement et en vous remerciant de vos encouragements .

Dominique Perruchon

Ciao Francesco,

une question pour toi, si tu passes par ici: comment t'es tu entrainé pour cette tentative de record? Sauf erreur de ma part tu ne participes pas aux courses de vélos couchés, même pas au championnat suisse futurebike. Je suppose que pour te sentir à l'aise dans ta machine tu as du rouler plusieurs centaines de km à son guidon avant la tentative du Ceram. Surement pas sur route ouverte en tout carené, sinon tu ne serais plus la pour en parler Donc reste l'option roulage en "boite de sardine ouverte" ou simulateur de ristretto

D'apres les infos citées ici, tu avais un pulse de 170 pendant l'effort en roulant autour de 90km/h, ca représente à la louche autour de 350W. Si tu es capable de tenir ce genre d'effort pendant 1 heure, pas de doute tu as l'entrainement! sauf si evidement les celebres macarons de Valerie (la compagne de Dominique) etaient de la partie
Au passage une idee du coefficient de trainee (effective drag area) pour le ristretto?